Actualité
Le 12 oct 2015

Innovation numérique. Les livres enrichis diminués!

La french tech s’intéresse au futur du livre numérique… Après l’ebook enrichi de sons, images, vidéos et autres expériences interactives entre le lecteur et son livre, voici que les têtes chercheuses inventent des livres enrichis diminués ! « Diminués » c’est à dire sans les voyelles, ou bien des BD sans bulles ou sans images. L’intérêt ? Comme pour les jeux vidéos : le téléchargement est gratuit, au lecteur d’acheter ensuite ce qu’il veut quand il le veut pour enrichir son expérience (et comprendre quelque chose à ce qu’il lit!). À la recherche de nouveaux modèles économiques pour le livre, une drôle d’expérience de la lecture…
Après "La disparition" de Georges Perec, toutes les voyelles vont-elles disparaitre des livres numériques ?Voyelles à vendre ! Une histoire de lettres... et de chiffres !

Pérec a su écrire sans « e », mais vous, pourriez-vous lire sans voyelles ?

Le projet s’appelle BNQRT et on ne sait pas ce que ça veut dire. Si ce n’est qu’il n’y a pas besoin d’avoir fait détective supérieur pour remarquer qu’il n’y a que des consonnes. Et c’est déjà une piste. Car le principe c’est un livre à télécharger gratuitement, mais avec uniquement les consonnes. Original, mais proprement illisible en l’état ! Même si on peut trouver rigolo de tenter de déchiffrer les premières lignes, on ne risque pas d’aller bien loin.

Ça sert à quoi alors ? À faire marcher le commerce bien sûr ! Les voyelles, elles, sont à vendre. Leur prix varie selon leur fréquence dans la langue française : 29,99 € le « e », 19,99 € le « a » ou le « o », 9,99 € pour le « u » ou le « i ». Mais l’inventeur-éditeur a pensé à tout ;-) et propose des offres moins chères pour l’achat de 2 voyelles d’un coup. Et si après vous être arraché les cheveux à décrypter, les yeux vous sortent de la tête, vous pouvez les acheter toutes d’un coup au prix de gros : 49,99 €. Ça fait cher l’expérience de lecture tout de même !

Alors on redemande : c’est quoi l’intérêt ? Et bien si on peut acheter des voyelles directement dans son ebook, répercutés directement sur sa facture de téléphone, c’est qu’on peut acheter n’importe quoi de la même manière. Et là, l’innovation technologique peut intéresser des marques commerciales bien sûr, pour vendre leurs produits, organiser des jeux promotionnels… Les as du marketing vont trouver des idées c’est sûr !

Cette première expérience a fait germer des idées dans la tête d’auteurs de BD

Ils ont contacté l’éditeur avec l’idée de personnaliser leurs bandes dessinées. Vous pourriez par exemple mettre votre photo directement dans la BD pour devenir le héros de l’aventure, remplacer la tête d’un personnage qui ne vous revient pas par une autre… Et comme il paraitrait qu’il y a des amateurs de BD qui ne regardent que les images et d’autres qui préfèrent les textes (bizarre, mais c’est eux qui le disent !), il serait possible de n’acheter que l’un ou l’autre.

Bizarre, vous avez dit bizarre ?! Il semble pourtant que bien des inventions aient commencé leur carrière avec des idées saugrenues…
Quand achètera-t’on les pages blanches dont il faudra acheter le contenu ?

Isabelle de Gueltzl monBestSeller

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@marguerite . Certes Marguerite, mais il n'y aurait pas eu de commentaires sans article:-)
Publié le 17 Octobre 2015
Bon, eh bien au final, j’ai pris plus de plaisir à lire les commentaires que l’article lui-même ! :-)
Publié le 14 Octobre 2015
@Patrick: très fun la maxime de la semaine! Si vous en écrivez 52 différentes, que vous les vendez d'un côté et vendez à part les semaines numérotées, j'achète le concept! on appellera ça "la maxime enrichie" et vous aurez plein de pécaillons à Noël!
Publié le 14 Octobre 2015
C-T -RT-CL- V--T S-N P-S-NT D- C-C-H---T-S. Pour environ 4 euros on trouve en librairie cette sorte de divertissement dans les magazines de mots fléchés et ça me barbe vite. Ils ont sûrement fait une étude de marché et ont trouvé un créneau à exploiter. Ce concept me fait vaguement penser à ces pubs à la télé pour monter des maquettes : semaine après semaine vous recevez quelques pièces pour monter votre splendide voilier que vous ne finirez jamais et qui, au final, vous aura coûté autant qu'un vrai.
Publié le 13 Octobre 2015
Il s'agit plus d'un coup marketing que d'une idée innovante. Autant les livres enrichis sont une expérience intéressante et artistiquement qui peuvent vraiment proposer une valeur ajoutée riche et pertinente, autant dans le cas présent on pourrait parler de livre appauvri, sauf pour le porte-monnaie de ceux qui vendent les voyelles à l'unité, au groupe ou au pack. Ceci dit, si ça intéresse certaines personnes de combler les trous et d'acheter les voyelles ensuite, alors ils n'ont pas tort de surfer sur la vague. Littérairement parlant par contre, je reste sur ma position de livre appauvri et de coup marketing. Pour la partie BD, ne publier et donc n'acheter que les images ou que les textes, ça me semble déjà plus amusant, je me suis déjà servi de cela dans un cadre pédagogique (enseignement de l'anglais) pour favoriser l'imagination et la déduction logique de paroles à partir d'images, et en art plastique, on peut tout à fait utiliser un texte pour l'illustrer librement. Là je vois un véritable intérêt intellectuel et artistique. Même pour le lecteur "lambda" à la maison, on peut trouver amusant de parcourir des planches sans texte et d'inventer ce dernier au fur et à mesure, voire de l'écrire et de l'intégrer ensuite aux images pour personnaliser sa propre version de l'histoire. De même pour ceux qui aiment dessiner mais n'ont pas d'idée, ou apprennent à faire de la BD, avoir des textes à illustrer est certainement un travail intéressant et enrichissant. Pour ce qui est de mettre sa photo ou celle d'un autre dans une BD, une planche, ou une image, l'idée peut être amusante pour faire une blague, une surprise, etc... mais attention aux dérapages, au droit à l'image, etc... Non encadré ça peut vite devenir du grand n'importe quoi, mais qui n'a jamais rêvé de se voir habillé en bleu et rouge un slip par dessus le pantalon (oui je sais je fais des rêves bizarres...)? On peut imaginer une infinité de situations cocasses, traumatisantes, bref, tout ce qui peut traverser l'imagination. Ceci dit, il y a du chemin à parcourir. Vous imaginez votre photo mise à l'identique sur toutes les pages où apparaît le personnage choisi? Non, il faudrait que les "vraies" têtes aient les expressions, regards, etc... adaptés à la situation, et là on a besoin d'un véritable travail d'artiste. Mais c'est une autre histoire...
Publié le 13 Octobre 2015
Merci mBS. j'ai envie de retenir de votre commentaire que le livre continue à faire parler de lui et ce depuis la nuit des temps et c'est bien ;vous avez raison. Ce sont juste mes vieilles peurs qui m'étreignent: Toucher à l'accessibilité de la connaissance d'une façon ou d'une autre, c'est toucher à la liberté, au libre arbitre et plonger à terme vers une forme d'intégrisme mental. Georges Orwell (1984) ou Umberto Ecco (le nom de la rose) l'ont écrit et décrit beaucoup mieux que moi. Le livre n'est pas un rébus, c'est un lien; et pour relier vraiment, on ne tend pas entre 2 personnes une corde rongée, sinon, ça casse! J'espère donc, comme vous le mentionnez, que c'est une phase 1 de la part des créateurs pour lancer d'autres projets innovants qui serviront leur créativité , espérons plus judicieux que leur "lire en forfait consonne". Signé: M.r..nn., tr.s . l'.st (...non mais franchement! allez, pas de ça entre nous = Marianne , très à l'est)
Publié le 13 Octobre 2015
Bien sûr que non Marianne, vous n'êtes pas du tout à l'ouest. Vous seriez plutôt à l'Est si je ne m'abuse ;-) Vous avez tout à fait raison sur tous les points et tout ça est un peu "gadget" ou contient quelque idées commerciales événementielles que vous évoquez. D'ailleurs, vous avez bien du lire entre les lignes notre propre distance. Néanmoins, ce qu'il est intéressant de noter avec ces recherches c'est qu'après le papyrus, les tablettes d'argile..., le livre continue à inspirer même les jeunes geeks. C’est ce qu’on constate déjà avec les livres dits enrichis qui portent bien leur nom en apportant de l'interaction, mais là ce serait plutôt de la frustration... C'est un modèle qui s'inspire des jeux vidéos qui donnent un minimum au départ pour ensuite vendre des bonus qui permettent "d'enrichir le jeu" (et ses producteurs et distributeurs ! Et on espère, les auteurs-créateurs, mais ça c'est moins sûr). Il y là aussi sans doute de la part de ces chercheurs une part de provocation, une façon de rendre leurs recherches informatiques visibles afin de trouver des soutiens financiers pour d’autres développements. Enfin, tout ça c’est sans compter la sagacité de Myriam qui n’a pas besoin d’acheter des voyelles ! En espérant que tout ça ne les mènera pas à la banqueroute ! ;-) Bien à vous Marianne et Myriam.
Publié le 12 Octobre 2015
Comment dire...? ou bien que suis vraiment une réac' de base doublée d'une conservatrice ancien régime, ou bien le consumérisme et son marketing 3.0 nous tend encore un piège emballé dans du sucre d'orge. Parce que perso, je ne vois AUCUN intérêt à pratiquer la lecture à trou pour générer un manque/frustration si ce n'est celui de casser sa tirelire. ça, c'est côté lecteur. Côté auteur, balancer son texte , qu'on a à priori fignolé à la virgule, et le retrouver troué à coups de mites euros-programmées, c'est comme de vendre une toile lacérée au couteau (à part Fontana qui le fait exprès, mais c un cas isolé...) et de vendre la colle magique à part. C'est une espèce d'Ikea de la littérature, des livres en pièces détachées. ça peut être drôle, une fois, pour un jeu de piste ou un gôuter d'anniv', mais carrément glauque sinon. Idem pour la BD: C'est un art majeur, à part. Le côté "personnalisation" du méchant avec la tronche mon patron imbriquée, why not, mais en one shot pour un bizutage, pas en généralisation des planches! Bref, touche pas à mon livre! Les mots et leur pureté, leur sens, leur utilisation partent déjà suffisamment dans le décor comme ça, sans besoin d'y coller un coup d'accélérateur. Merci beaucoup Isabelle pour cet article: dites-moi si je suis complètement à l'ouest! Marianne
Publié le 12 Octobre 2015