Vous êtes inscrite depuis peu sur monBestSeller. Qu’attendiez-vous de cette démarche ? De la communauté des auteurs et des lecteurs ?
Sylvie Etient. Ayant identifié que je n’écrivais pas pour moi-même mais pour rencontrer les autres, il me fallait trouver des lecteurs pour soumettre mon roman à une sorte de crash test. Lorsque j’ai découvert la plateforme monBestSeller grâce à un ami, je me suis dit qu’on vivait une époque formidable. L’auto édition permet de trouver des lecteurs mais elle est aussi une porte ouverte vers l’édition classique. Cet outil correspond tout à fait à mon état d’esprit compte tenu de mon passé de travailleur indépendant. A cela près qu’un travailleur indépendant est souvent isolé tandis que lecteurs et auteurs de mBS forment une communauté très féconde.
Vos premiers lecteurs ont salué la finesse de votre récit, votre savoir ne pas tomber dans les clichés (alors que le sujet aurait pu s’y prêter). En êtes-vous consciente ? Quelle a été votre « méthode » pour l’éviter ?
Au-delà de la question du cliché, la fréquentation de la lecture conduit à la conclusion que tout a déjà été écrit et en plus, par des génies. Cette constatation peut constituer un sacré frein à l’écriture. J’ai fini par me rendre compte qu’il est possible de ne pas tomber dans le cliché en proposant une vision légèrement différente, c’est une question d’angle, et ça change tout.
Avez-vous eu une « méthode » dans la rédaction de votre récit et dans son déroulement ? Par exemple, saviez-vous dès le début quel en serait la conclusion ?
J’ai travaillé au départ à partir d’un élément déclencheur, le passage de la Physiologie du mariage de Balzac où il est dit que deux époux qui habitent séparés ont, ou divorcé, ou su trouver le bonheur. Je ne savais pas comment tout cela allait se terminer. Mes personnages ont évolué, ont pris de l’épaisseur et ce sont eux qui ont trouvé leur dénouement. Ils m’ont raconté l’histoire que je ne connaissais pas au début.
« Rose » est une ancienne avocate. Comme vous. Vous avez d’autres points en commun ?!!
Oui, comme Rose je suis sous l’influence de mes lectures.
Y a-t-il un côté « woman’s lib » dans votre démarche de vanter la nouvelle liberté et les choix « perso » de cette femme de 50 ans ?
Il ne s’agit pas d’une démarche ou d’un acte militant, mais en effet le goût de mettre en avant la liberté des choix, y compris à 50 ans et au-delà. L’envie de dire aux femmes, et aux hommes aussi, de ne pas se laisser enfermer dans une situation ou dans une croyance.
Vous dites que la vie de vos anciens clients vous paraissait être des romans, et qu’il fallait écrire ces romans. « Rose » est un 1° roman ? Vous avez d’autres vies aussi formidables à raconter dans vos tiroirs ?
Rose est mon deuxième roman et je suis en train d’écrire le suivant. Je compte aussi réécrire le premier pour lui donner une seconde vie. J’ai également écrit un conte moderne déjanté que j’ai construit comme une série TV. Ma vie antérieure me fournit un bon réservoir de scénarios à explorer.
Diriez-vous que les premiers commentaires que vous avez reçus pourraient influencer votre écriture d’un prochain roman ? En d’autres mots, les lecteurs ont-ils un pouvoir sur les auteurs autoédités ?
Je me suis rendu compte que la sincérité est finement perçue par les lecteurs et je m’attacherai à conserver cette veine pour les prochains romans. Etant d’habitude du côté des lecteurs, il est fascinant pour moi de vérifier qu’un personnage finit de prendre corps grâce aux lecteurs. Rose s’incarne au fur et à mesure que des lecteurs lui insufflent de la vie.
Et sur monBestSeller, y a-t-il des livres d’autres auteurs qui vous ont marqués ? En avez-vous déjà apprécié, commenté ?
J’ai lu l’extrait du Parfum de l’hellébore de Catherine Bonidan lauréate du Prix Concours monBestSeller qui m’a donné envie d’acheter le livre. J’ai vu que ce roman avait aussi reçu le prix des lecteurs de Notre Temps.
Vous citez Balzac comme étant l’origine du choix de Rose. On dit que les auteurs écrivent ce qu’ils aiment lire. Quels sont les livres qui ont le plus compté pour vous ? Les relisez-vous parfois ?
Ecrire comme ceux que j’aime lire n’est hélas pas à ma portée. Je dirais plutôt que les livres des auteurs que j’aime lire sont des compagnons de route, des amis précieux, comme ceux de Colette dont j’ai lu d’une traite adolescente, la série des « Claudine ». Colette a sans doute imprimé en moi un modèle de femme libre et courageuse auquel je suis restée fidèle. Plus tard, j’ai trouvé des perspectives de lectures infinies dans les romans de Philippe Sollers. C’est grâce à lui notamment que j’ai découvert Philippe Roth.
Que vous inspire d’être élu Sélection du mois et ainsi nominé au Prix Concours de l’Auteur Indépendant 2017 ?
J’ai l’impression d’être l’aiguille qui a été trouvée dans une meule de foin
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Félicitations ! Et en même temps rien d'étonnant... en lisant votre livre je me disais que si j'avais été éditrice je vous aurais publiée.... Ça m'amuse de découvrir un autre point commun, en effet, mon adolescence fut aussi accompagnée des 'Claudine' de Colette.
Bravo Sylvie et merci pour avoir lu "le parfum...". Je souhaite beaucoup de succès à votre livre pour lequel j'ai déjà une petite sympathie bien compréhensible : en 2015, j'étais la sélection d'octobre au prix Concours...croyez-moi, c'est un très joli mois et un magnifique souvenir.
Bravo ! j'imagine votre grande joie pour cette action pour votre roman! Rose je retiens déjà le titre ! c'est un plaisir de vous lire Sylvie !