Un road trip aventureux qui consiste à fuir les nuages qu'on a contribué à créer. Mais on ne se défait pas si facilement de sa nature profonde, et bien souvent on reconstruit les mêmes équations complexes en tentant d'échapper à son destin. Je préfère la période d'errance, de doutes, de découvertes, d'incertitudes à celle des intrigues. On y vit plus intensément le vide, la promenade au bord du gouffre, l'avenir qui se compte en heures.

Autour d’un tableau d’un célèbre expressionniste allemand, un enfant scrute et comprend les règles de son existence, de son environnement et de l’intensité de ses souffrances. Ce tableau devient mystérieusement le point de référence de sa vie. Paradoxalement sa pathologie (sensée l'exclure de la vie sociale) devient un filtre de lecture et de lucidité sur la Société, ses proches. …Et c’est l’acuité de son regard qui fait le piquant et la tension du livre. Un regard calme, parfois presque blasé, objectif, toujours serein mais sans concession sur la famille, la bourgeoisie, le milieu médical. Un roman très ingénieux, parfois dérangeant qui fait de la folie un standard de normalité.

Un roman qui commence comme un roman et qui au fil des pages relève plus du documentaire qu'un récit de compassion ou de lutte contre le destin. Si le livre est construit et mené, j'y vibre peu car je n'en sens pas l'émotion mais plutôt une longue liste d'épreuves et de recours...

Un roman sur les mathématiques, plutôt un essai d'ailleurs : les questions qu'elles soulèvent, les passions qu'elles suscitent. Le cadre de la naissante URSS est intéressant, comme un carcan qui empêche la liberté de l'esprit et dont paradoxalement les contraintes excitent les passions.

Je ne suis pas une fan de Science fiction, mais je reconnais là un feu d'artifice d'imaginaires, et d'une grande inventivité. Les descriptions physiques des races, des populations de galaxies sont jubilatoires, pleines d'énergies, et vous avez un talent pour nous faire entrer dans vos conventions. Sans doute un peu trop d'intrigues pour moi. Quand on commence à se familiariser et à s'installer, hop on saute dans un autre univers un peu trop vite, peut-être...