La décennie des Lumières

Il est un jour où le peuple algérien comprendra,- Boualem Sansal et Kamel Daoud sont des précurseurs : ils disent la vérité, il faut les ex3cuter- que la cruauté théorisée par le FIn, engendre misère et souffrance dans l'inconscient collectif algérien. L'action politique, qui a abouti à l'indépendance de la plupart des pays d'Afrique ou une lutte armée qui épargne les civils (comme au Viet-Nam) aurait abouti beaucoup plus rapidement à celle de l'Algérie sans ce cortège de souffrances et de rancœurs qui impacte le peuple algérien depuis des décennes et pour autant encore. L'objectif de cette cruauté était de souder et d'impliquer un peuple extrêmement fractionné dans sa diversité. Un crime collectif fondateur comme la Terreur en France ou les guerres de Vendée.

L’histoire politique algérienne montre que les tentatives de changement se heurtent à un pouvoir qui musèle, emprisonne et ne cède pas à la pression démocratique. Une réforme profonde semble difficile tant que l’armée et la corruption l’influenceront. / Pour autant, le Hirak a montré que le peuple algérien (les nouvelles générations surtout) aspire à un vrai changement, tout en montrant les limites d’un soulèvement pacifique face à un régime répressif qui contrôle tout. / Se révolter ne suffira pas. Un mouvement n’aboutira que s’il s’accompagne d’une vision claire de l’avenir et d’un vrai projet qui ne verse pas dans l’utopie. L’absence de leader et de cette vision est toujours fatale aux révolutions. Cela s’est vérifié, là où des peuples ont réussi à faire tomber un régime, pour finalement déboucher sur un pouvoir tout aussi autoritaire, faute de transition anticipée et bien pensée. / La vôtre, de vision, est pleine de passion et très idéalisée. Motivée par les grands espoirs que vous nourrissez, elle dit beaucoup de vos envies, et en cela, elle est touchante, motivante et de ce fait, constructive. / Merci pour ce partage, chère Kamilia. Je souhaite très fort que votre beau pays et son peuple admirable trouvent un leader qui saura les sortir de l’impasse. Les prochaines élections seront déterminantes, et je croise les doigts pour lui, pour vous… Amicalement, Michèle

Bonjour Kamilia. L'Algérie étant mon deuxiéme pays de cœur, votre récit m'a beaucoup ému. J'espére que d'ici 2031 votre rêve se réalisera. Quand on est jeune, tous les espoirs sont permis. Je note quand même une petite erreur(est-elle volontaire?)..En 2019 Bouteflika n'a pas décidé de se réélire comme vous l'écrivez , mais de se représenter car les élections présidentielles sont encore au suffrage universel direct en Algérie. Bien cordialement.Pierre

Je vous remercie pour vos commentaires. Je suis d'accord avec @Joker380 : il aurait été plus intéressant d'explorer différentes facettes du récit pour le rendre plus nuancé et réaliste. Cependant, à ce moment-là, en Algérie, nous avions cette foi en un renouveau, ce qui justifie également le titre de la nouvelle : La Décennie des Lumières.

Le mot "décennie" fait référence à la "décennie noire", une période sombre de l’histoire de l’Algérie dans les années 1990, marquée par la souffrance du peuple algérien. Quant au mot "lumières", il évoque à la fois l’espoir d’un avenir meilleur et un parallèle avec le "Siècle des Lumières", période révolutionnaire qui a transformé la pensée et la société en Europe.

À travers ce texte, j’ai voulu exprimer mon idéal et celui des jeunes Algériens portés par cet élan révolutionnaire. Malheureusement, le format imposé par le concours m’a contrainte à une certaine concision, limitant la possibilité d’explorer d’autres perspectives. J’ai choisi de ne rien modifier et de partager avec vous ce récit tel qu’il a été écrit, avec toute l’intensité des émotions qui l’ont inspiré.

Vous exprimez avec beaucoup de force et de jeunesse votre découverte de la liberté et de la citoyenneté, votre amour pour votre patrie. Ce texte a la force des premières fois, quand on découvre aussi la puissance de l'écriture, ce qu'elle peut porter d'espoir, ce qu'elle peut confier à l'autre de ce qui compte pour soi. Votre fin, je ne la vois pas comme naïve mais peut-être, au contraire, assez réaliste : une manière de dire ironiquement la différence entre le rêve auquel la narratrice a cru, en marchant et en chantant avec les autres, acceptée comme elle l'était, et ce qui est arrivé ensuite. Je vous remercie pour ce partage dans lequel il y a un vrai enjeu, où je retrouve la fonction politique de l'écriture : que chaque citoyen ait la possibilité de prendre la plume et de faire entendre sa voix est précieux!