Votre langue est très imagée et cela n’en donne que plus de sel à vos mots. Qu’ils soient durs ou tendres, la langue les nourrit, les enrichit. Une écriture plaisante. (cela vaudrait le coup d’une relecture attentive, chasser les participes passés ou infinitifs, les quelques mots manquants…)

Je pense qu’elle est beaucoup beaucoup trop naïve pour moi ! Même si comme d’‘autres de vos lectrices, j’ai été curieuse où cette naïveté doublée de candeur l’emmènerait. Et effectivement votre écriture fluide et votre savoir conter fait très bien le job ! Un parfum suranné finalement indémodable.

Quel plaidoyer. Et la liste bibliographique à la fin ainsi que les annexes rendent votre lettre plus poignante encore, plus dramatique. Je ferme la dernière page, troublée. C’est tellement facile de voir chez les autres ce qui ne va pas, quand ça va ne pas. Et si dur pour soi d’être en éveil, alertée, de reconnaître les symptômes et comprendre sa bonne auto-médication. Votre titre est juste, vous avez le mot juste, amer, oui c’est exactement le sentiment que j’ai en fermant la dernière page. Et en me demandant ce qu’il y a après pour la fille de la mère quand tant n’a pas été résolu. L’écriture est une thérapie. Je souhaite qu’elle l’ait été pour vous.

Oui, c’est un roman rural, je ne crois pas qu’une telle histoire de famille, de vie, pourrait être écrite si elle ne se passait pas dans la campagne, dans les traditions de la campagne, ses silences, ses longues journées rythmées par le soleil, la pluie, les récoltes, les animaux, la marche. Vous dites un roman de non dits, c’est ça, mais en était-il autrement avant que les psys nous disent la nécessité de la parole, du partage ? On y était très isolés. A propos de la forme, je trouve que cela vaudrait le coup qu’il y ait une certaine aération, par des chapitres par exemple, des repères en tout cas. Ça n’enlèverait rien au poids que vous avez voulu mettre dans vos mots et vos souvenirs, mais ça permettrait de les digérer mieux !

Ça y est, vous êtes arrivée à parler de vous ! Belle victoire. Et bravo aussi d’avoir osé coucher cette intimité sur papier. Maintenant, je trouve que pour lui rendre justice, ce témoignage mériterait une forme moins chronologique, moins journal intime. Que votre vie, par la magie des mots, devienne plus romancée. Peut-être le deuxième barreau de l’échelle ? :) Mais déjà, merci de ce partage, car je ne doute pas que votre témoignage aidera d’autres à franchir le pas.