Helene Nouaille-Degorce

Très bien écrit et très bien documenté et mené, ce roman "inquiétant" ne constituera pas je le crains le "coup de semonce" souhaité par l'auteur. En effet, qui à part quelques groupes considérés comme illuminés ou qualifiés d'écoterrorisme, se soucie réellement de ce que le dérèglement climatique induit pour l'avenir de l'humanité ? Personne et certainement pas nos gouvernements fantoches dit démocratiques et encore moins les régimes d dictature qui prolifient sur toute la planète. Dans ces conditions pourquoi avoir intitulé cet ouvrage "2054" puisque tout les marqueurs sont au rouge pour que tout dégénère d'un jour à l'autre ? J'avoue ne pas avoir pu trouver le repos après avoir lu le formidable travail d'investigation et de projection de Michel Thouillot.

Un vrai beau roman, bien dans l'air du temps, qui décrit la descente aux enfers d'une femme avide d'amour tombée dans les griffes d'un menteur psychologique qui l'ensorcelle, lui redonne le goût du merveilleux puis la condamne à l'attente sans fin avant la démolition finale. Le style enlevé, la multiplicité des personnages tellement complexes qu'ils en deviennent vrais, les allusions à la danse, ce langage du silence, tout dans ce récit extrêmement bien construit nous entraîne, même si malheureusement la chute est prévisible pour les lectrices (et lecteurs) qui auront déjà été victimes de ces pathétiques baratineurs-prédateurs.

Quinze ans, l'âge du questionnement, de la détresse et de tous les possibles, vingt-cinq, celui de la résignation, de la "logique cartésienne" et du renoncement. Et puis soudain, la bascule du destin. Apolline et Antoine, une belle histoire à laquelle on voudrait croire...malgré quelques clichés et tournures de phrases un peu lourdes. La fin m'a laissée un peu sur ma faim...

La solitude, l'attente, l'amour, le manque, la honte et pour finir, la tristesse. Une vie. La vie. De beaux textes, simples et concis, presque comme des haïkus. La trace de la petite fille que nous avons toutes été avant de devenir cet être merveilleux et incompris : une femme.

J'ai adoré ce livre. Oui, malgré toutes mes réticences à l'égard de tous ces bouquins et autres guides de "développement personnel "oh non encore un !" je dois reconnaître que j'ai adoré de roman. Le style enlevé décrivant la démarche d'Anna, cette jeune femme de 35 ans qui ne survit à ses maux de ventre que grâce au Smecta, sa rencontre avec une énergéticienne "magique" qui lui montre le chemin de la guérison et du pardon lui ouvrant la porte à la joie, tout sonne vrai ! Bravo au programme Happypop !