@Laurent Moussard
Il serait indécent ici de parler de talent et de style…mais vous l’avez, monsieur Moussard.
Passons à l’essentiel : votre famille a connu un moment des plus difficiles avec cette séparation causée par l’anorexie de votre fille. C’est inhumain, imprévisible, vous vous flagellez de n’avoir pu empêcher cela. De son côté l’équipe médicale fait son travail et tous les malades sont pour elle sur le même pied d’égalité.
Pour avoir côtoyé un jour des personnes confrontées au problème, je sais qu’il est difficile de comprendre qu’on « punisse » en quelque sorte ces jeunes dont on ne sait pas tout à fait, à part le mal-être dont ils souffrent, ce qu’ils désirent réellement. Vivre ou mourir ? Ils ne sont pas en état de le savoir, « coincés » dans « un état » qui semble avoir pris le dessus sur leur volonté. Mais qui peut hélas évoluer jusqu’à la fin de leur existence physique…Certains se sentent « aériens », indépendants des besoins terrestres, incapables de redescendre sur la terre ferme.
L’entourage est écarté du processus. On ressent bien dans votre poignant témoignage la détresse et la colère qui vous assaillent, vous et la maman de cette jeune fille.
C’est « inhumain » mais conservatoire, extrême mais sans doute nécessaire. La famille n’a pas les outils pour gérer au mieux cette maladie « à la maison ». Même l’amour de parents irréprochables et aimants ne peut pas tout.
Vous décrivez tellement bien cette palette de sentiments qu’on s’en approche au plus près en vous lisant !
Votre fille, avec une simplicité et une sincérité touchantes, m’a aussi beaucoup remuée.
Je suis heureuse que Nina se tourne vers l’écriture, ce formidable outil permettant aussi de renouer avec soi. J'espère qu'elle est plus heureuse, elle a en tout cas la chance d'avoir une bonne famille et des ressources personnelles.
Merci pour ce témoignage.
L.T
Publié le 22 Mars 2025