- Laurent Moussard -

Avec la conjoncture pathétique actuelle, cette ode/america donne presque envie de pleurer ! Heureusement, l'Amérique n'appartient pas qu'aux américains. Elle est une portion de la Terre merveilleuse qui fait vibrer les rêves de chacun. Elle est le vol d'oiseau de Laurance Tallergé, sa statue de la liberté, son chef indien, ses racines amérindiennes, son Lac Powell, son Pont de Brooklyn. Les hommes passent, les écrits restent, l'Amérique saura se souvenir des siens !

En tant que Biker américain né à la Garennes-Colombes, j'ai préféré très nettement "La deuxième mort de Jauni" à la première. Si je me trépane à 220 sur l'autoroute du Nord (parce que j'ai une frangine à Calais), c'est ça que j'aimerais avoir, la chance d'une deuxième mort ! Parce là, j'en peux plus de errer comme un Hell Angels sur l'autoroute de l'Est, en large et en travers (parce que j'ai un frangin à Forbach), enfin, j'avais, enfin, je sais plus. Bref, en attendant j'ai lu ta nouvelle déjantée, ça m'a rappelé le bon vieux temps et fait passer le temps. Et sinon, est-ce que t'aurais pas des nouvelles de Françoise Hardy et de Dick Rivers, j'en entends plus beaucoup parler sur mon aire de repos ?

Ce n'est pas par la tête que les civilisations pourrissent, c'est d'abord par le cœur, disait Aimé Césaire ! L'ère en effet n'est plus du tout au romantisme fiévreux ! En a t-on trop abusé par le passé comme d'une moule pas fraîche, jusqu'à en avoir mal aux tripes ? Tu abordes le sujet avec discernement sur un rythme très plaisant à lire ! Cela m'a fait penser bien évidemment à ce film ultra maîtrisé de Spike Jonze sorti en 2013 : "Her", interprété par l'éblouissant Joaquin Phoenix ! Bonne continuation sur ton clavier solitaire ! Bien à toi !

Pardonne-moi sieur, je ne vais pas dire "Joker", je mets les pieds dans le plat, je joue le jeu ! Bon, en partant de Strasbourg, je ne vais pas passer par Marseille pour rejoindre Calais ! Je me suis pourléché de ta satire numérique ! Et PAN, prends cette flatterie dans la poire ! Même si toutes ces loufoqueries prétendues modernes sont connues de presque tous, tu en fais un récapitulatif jubilatoire mâtiné d'une écriture précise et pointue ! Ne t'inquiète surtout pas, je suis moi aussi une sorte de monstre rebelle assez malheureux ! La vie est ainsi faite, pour se rebeller contre la connerie humaine, il faut d'abord apprendre à se rebeller contre sa propre connerie ! Bref, c'est un taf dénué de finitude. Aussi paradoxal que cela soit, sans l'humour noir de Cioran, et le désespoir tragico-burlesque de Céline, je me serais probablement pendu vers l'âge de 30 ans ! Ils furent mes boucliers providentiels pour ne pas perdre la raison ! Alors oui, cultiver mon potager et l'absurde est la seule parade que j'ai trouvé jusqu'à présent pour être aux petits soins de ma misanthropie ! Les misanthropes comme tu le sais peut-être sont d'anciens philanthropes déçus ! J'ai joué à aimer les hommes, mais j'ai perdu ! Somme toute, toi je t'aime ! Tu m'as régalé durant 10 minutes de ma vie, alors que tu ne me connais pas et que je ne connais pas ! Tout autant, je ne te considère pas comme mon influenceur, mais je veux bien devenir ton follower tant que tu continueras de me faire rire ! Si c'est pas trop te demander ! Bien à toi !

Félicitation Vanessa pour cette très belle nouvelle qui a jailli de ton coeur de jeune fille comme autant de catleyas Proustien. Nul Swann en moi, nulle jalousie, je n'aurais pu l'écrire, étant également observateur des choses indicibles, des gestes et des sourires, des moues et des attitudes, mais tout aussi réservé. Tout autant, les Mémoires d'outre-tombe ne s'écrivent pas à vingt ans, il faut pouvoir en digérer minutieusement les délices et les écueils ! Autour de ta table de jeunesse, il y a ta vie et bien sûr des éclats de la nôtre. "Choses vues" est le titre simple et superbe d'un recueil de notes et de mémoires de Victor Hugo. Choses vues et entendues, captées sur le vif par tous les sens en forme de brèves, de caricatures ou de méticuleux portraits, de récits émouvants ou de rires fugaces, de tics cocasses ou de frôlements charnels aimants, qui appartiennent dans ces vertes années au patrimoine commun de nos voyages sac à dos, paille en bouche, vers le monde redouté des adultes ! Bref, j'ai beaucoup aimé ! Tant et si bien que j'avais l'impression d'avoir un couvert à cette table ! Bien à toi !