- Laurent Moussard -

D'abord, j'ai été médusé par la couverture. Cet écorché de femme mettant à nu ses blessures émeut autant qu'il subjugue. Interroge également. On imagine sans peine que ce qu'elle a vécu n'est pas de la petite bière, et qu'elle a dû se l'avaler jusqu'à la lie ! Le titre nous en dit un peu plus. "Irrésistible hétéronomie" Il fallait oser ! Ça en jette ! Le lecteur lambda pourrait se sentir étranger à cette intitulation hébraïque ou chinoise, proche de l'hermétisme. Il n'en est rien, c'est bien du français idoine et convenable ! Irrésistible : qui agit, se développe avec une telle force qu'il n'est pas possible de résister. Hétéronomie : le fait qu'un être vive selon des règles qui lui sont imposées, selon une « loi » subie. La vache, ça commence à sentir la loi martiale du pervers pépère narcissique qui a enfin dégotté sa proie ! Je jure qu'à cet instant, je n'avais pas encore lu une seule ligne du texte ! La couverture s'imposant à moi comme une énigme, je voulais voir si mon intuition de renard avait vu juste ! Après lecture ! Bon, je me suis complètement planté ! Mon intuition vient de prendre une claque monumentale qu'elle n'avait pas vu venir ! Elle ne vaut pas mieux que les oracles fantaisistes de Nostradamus ! Pire ! Que les prédictions du couturier Paco Rabanne qui, selon ses dires, avait vu dans son baldaquin king size la station spatiale russe Mir s'écraser sur Paris le 11 août 1999 lors d'une éclipse solaire. Ainsi donc, point de femme soumise aux diktats d'un geôlier des coeurs possessif et gluant. Mais un imbroglio amoureux dans la veine d'un Éric Rohmer (cinéaste d'une délicatesse extrême que j'ai bien connu... je lui apportais son thé tous les jours dans son minuscule bureau de moine bénédictin), dont l'art, l'humour, la lucidité, la subtilité, tenaient dans cet écart entre le moi imaginaire dont se gargarisaient ses personnages et tout ce que sa caméra enregistrait d'indices où se lisait, pour qui savait voir et entendre, une vérité sur eux-mêmes dont ils n'avaient pas conscience ! Voilà, that's all, my friend du clavier AZERTY !!! Bien à toi !

Ton titre scotchant a collé illico presto aux basques de ma mémoire ! Superbe trouvaille ! J'ai déjà parcouru une quinzaine de pages bluffantes (désolé j'écris aussi, l'inspiration vient quand elle vient) et ne tarderai pas à revenir te donner mon sentiment de mâchouilleur ! Bien à toi !

Voilà une très belle nouvelle japonisante, tout en sensibilité et délicatesse, que je recommande vivement à tous ceux qui ont déjà fait le ménage, écossé leurs haricots et commencent à trouver le temps long . Elle se nomme Naraha, c'est la première de ce recueil ! Comme il y a des maîtres archers, en maître calligraphe Jean-Claude Pouytes nous narre le destin malheureux d'une petite ville où presque tous les coeurs se sont arrêtés de battre après la tragédie de Fukushima. Le décor est bien campé, les images sont élégantes, on peut même y sentit la température de lumière. Côté hommes et femmes rescapés, ils sont décrits minutieusement au point de croix, puisque la pudeur japonaise ne saurait entièrement ressembler à nos larmes occidentales. Je n'en dis pas plus. Lisez, vous n'aurez pas d'autre déception que d'avoir différer votre repas !

@Solène Bellone Hello ! How are you ? Fine ? Alors moi, j'ai cette particularité de me sentir hyper bien, mais de détester comme toi le "feel good", lequel me fout des boutons et le moral dans les chaussettes, car ces petits bonheurs maquillés comme des paons ne sont vraiment pas les miens ! Vulgairement, j'apprécie quand ça jute et que ça éclabousse ! Chez toi, pas de boutons, mais de gros juteux furoncles qui explosent à travers la passoire ! Dans ton clavier métal, il y a les Stooges, Gojira, les Ramones et aussi un peu Cure ! Bref, quand je te lis, mes endorphines remontent dans mon mercure, ça me procure du plaisir, grâce tes mots anxiolytiques, antalgiques et relaxantes. Je me sens rassuré que le monde soit toujours aussi imparfait, inachevé et boiteux ! Bien à toi "feel bad" !

Chère Vanessa, la simplicité vous va tellement bien aussi ! Oui, mais voilà nous sommes multiples, plein d'humeurs et de zéphyrs. Or, toute volonté ne peut être qu'une., qui offre son corps et ses véhicules jusqu'à ce que le stylo tombe de sommeil !