Un roman difficile à classer, tant les sujets qu’il aborde sont différents : romance, manipulation du temps, addictions, aléas de l’amour et de l’amitié, exploration du monde politique avec son cortège d’insuffisances (sans oublier sa vulgarité constante dans sa quête effrénée de l’intérêt financier), tout cela, jalonné par des réflexions sur la vie, la mort, l'immortalité, le pouvoir divin (ou ce qui paraît l’être). On observe Archibald, « Arch », se colleter avec la vie et ses bizarreries, ses propres insuffisances, toujours en recherche du meilleur équilibre possible. Il est une belle image de ce que l’on imagine être l'anti-héros des romans d’aventures qui, plus que tous les autres, permet au lecteur de s’identifier à lui sans arrières pensées. Et puis il y a Maria « la lueur qui brille au milieu de la noirceur », l’âme complémentaire, celle qui propose l’équilibre, celle dont le taux de compatibilité s’élève à presque 100 % (on en rêve tous !). Cette plume mature, et qui semble glisser toute seule sur le papier délivre un récit d’une très belle homogénéité. Très bien structuré. Ici, point de remplissage, tout ce qui est écrit est nécessaire. L’analyse des effets secondaires lors d’un changement total d’existence est également intéressante. Comment garder la tête froide lorsqu’on se retrouve soudain nanti de supers pouvoirs ? (ou gagner une fortune colossale au loto, ce qui est du pareil au même !) Le récit explore très bien cela. Et tout du long, le lecteur se demande comment Arch va s’en sortir. Tiens j’y pense, il y a aussi dans cette histoire beaucoup d’éléments qui lui donnent, d’une certaine manière, un aspect « parcours initiatique ». Je souffre de ne pas posséder les qualités nécessaires pour faire une analyse plus pointue de votre roman, mais il y a une chose dont je suis sûre, c’est qu’il est excellent. Perfectible, mais excellent. J’ai beaucoup aimé cette lecture, et je pense que vous êtes indéniablement doué, et vous avez tout ce qu’il faut pour progresser dans le domaine de l’écriture. Bien à vous, Marguerite. ----- PS : Outre quelques coquilles éparses, j’ai relevé p.250 : ses aiguilles enfilaient (écrire plutôt « les mailles »), au lieu de : les points de croix, qui eux, suggèrent un travail de broderie.
Publié le 22 Août 2016