Bonsoir, Camille !
Vous avez réussi un miracle : me faire apprécier, à défaut d'adorer, un livre traitant de médecine. Ayant bien (trop) souvent dans ma vie été confronté à des Professeurs, des grands Pontes, tous prêts à nier toute évidence pour attester de leur compétence unique et irremplaçable (pour une même pathologie, j'en ai rencontré 6 qui ont réussi l'exploit d'énoncer 6 avis complètement opposés !), ironisant sur le point de vue de leurs concurrents ; des généralistes arguant d'arguments grotesques pour me contraindre à aller les revoir le lendemain sous prétexte qu'ils ne pouvaient pas prescrire deux médicaments le même jour - m'infligeant par la même deux heures d'attente dans leur cabinet pour signer un papier sans la moindre auscultation ; du pourcentage effrayant d'élèves de terminale demandant une orientation en Pass ou Las, non pas pour soulager les malheurs de l'humanité mais parce que cela ouvrait la porte à une catégorie de métiers extrêmement rentables, je concède avoir quelque animosité à l'encontre du milieu médical. Je ne mets toutefois pas tout le monde dans le même sac : j'ai le plus profond respect pour les infirmières (infirmiers ?), les aides-soignant(e)s et quelques chirurgiens qui accomplissent parfois des miracles qui me laissent pantois. Vous avez même évité l'écueil si fréquent des magouilles des labos pharmaceutiques, prêts à toutes les compromissions pour imposer leurs produits inefficaces - voire toxiques - à vil prix ! Et, malgré cela, vous avez réussi à donner une évidente humanité à ce texte, sans céler les fêlures du métier mais sans accorder non plus une part trop importante au pathos, en suggérant l'empathie.
Bravo, donc : vous êtes une vraie écrivaine, qui sait raconter avec modération, sobriété et rigueur.
Mais, s'il vous plaît, parlez d'autre chose, la prochaine fois !
Cordialement,
Wilfrid TETARD
Publié le 29 Octobre 2022