1er roman d'Armelle Guégant.
Époustouflant.
Sous le soleil brûlant de l’été 76, le Ferlu, un marginal brutal est découvert égorgé et pendu par les pieds. Quelques jours plus tard, on découvre le corps d’une jeune campeuse qui a été violée. Célénie Tribouillard, secrétaire de mairie, épouse du garde champêtre, ménagère sans histoires, raconte ; la vie de ce village accablé par la chaleur et chamboulé par ces drames, ses rencontres, ses réflexions, sa vie.
J’ai été surprise parce que le bonheur, pour la mère, ça doit ressembler à une terre exotique, ça ne vaut même pas la peine d’y songer puisqu’on n’ira jamais.
Armelle Guégant est relieure d'art. Après avoir longtemps lu et admiré nombre d'auteurs, elle souhaité sauter le pas, se confronter à l'art de l'écriture. Bien lui en a pris.
Je suis saisie, je viens de terminer votre incroyable roman. Votre écriture est belle, et paradoxale, elle est généreuse, pas avare de détails, et sobre tout en même temps. C’est un équilibre très addictif à lire. Vous nous emmenez dans les pensées intérieures de cette femme d’il y a 50 ans, presqu’un monologue avec cette narration à peine interrompue, avec ses réflexions puissantes, frappées de bon sens, avec une langue totalement polie (du verbe polir !), discrète, posée. Et puis on comprend peu à peu le double enjeu, le vrai sujet, le prétexte à cette histoire de faits divers, on se perd, on ne cherche même plus à savoir, on accepte ce que vous voulez bien nous dire des secrets d’un village, de ses secrets, on garde ses étonnements pour soi. C’est assez vertigineux. Le rapport entre les différents personnages, la justesse des psychologies, la véracité des dialogues, la chute. Et ce qui n’est pas dit et qu’on ne peut s’empêcher de prolonger. Bluffant.
C’est un roman comme je les aime, très prenant, qu’on ne quitte pas facilement. Vous avez fait des portraits de personnages très convaincants, elle bien sûr dans sa discrétion, en arrière toujours, des autres, de ses rêves, de ses fantasmes, sur la retenue, même avec son amie d’enfance, et tous ceux qui gravitent autour également. Et il y a cette enquête, à la fois majeure dans votre livre, et en filigrane, dans un équilibre incertain. Comme une fine fresque du désenchantement.
Permettre cet échange entre auteurs et lecteurs, c’est la raison de monBestSeller.
N'entamez surtout pas ce livre à 20h si vous travaillez le lendemain ! On risque en plus de le dévorer pour finir avant de partir au boulot.
A déguster tranquillement pour plus de plaisir !
Terriblement prenant, on ne peut pas s'arrêter au milieu, parce qu'on sent que quelque chose nous échappe, qu'il y a plusieurs niveaux de lecture. Et pour ceux qui connaissent l'endroit, qui se souviennent de cet été-là, c'est encore plus ahurissant de vie ! Ces personnages-là (ou personnes ?) existent vraiment, et la question, les questions humaines posées par l'intrigue ne sont pas si courantes dans les romans policiers ,même les meilleurs… Et la chute est d'une beauté à fondre en larmes. Quelle écriture simple, belle, percutante !
Waooouw !
C'est pas les trucs branchouilles à la con que publient les prétendues grandes maisons d'édition !
Là il y a du fond, du vrai, de la sensibilité. Moi qui suis garde champêtre et qui n'apprécie que très peu les romans policiers, là je me suis régalé.
La grande classe.