L'objectif était de reprendre la main après les Cent jours.
Dans un monde en recomposition qui redessine l’échiquier mondial hérité de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Gouvernement Borne 3 a mené à bien les sujets urgents énoncés dans sa feuille de route.
Pour tourner la page d’un automne de crispations et de 49.3 pour se projeter dans une année qui sera l'année des élections européennes s'annonçant comme une motion de confiance de mi-mandat à l'égard de notre chef de l'État, et des Jeux olympiques de Paris 2024, un nouveau Gouvernement, avec à sa tête Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre, a été nommé le 9 janvier. Il a mené à leur terme ou en cours de finalisation des sujets sociétaux promesses de campagne du candidat Macron en 2022.
Ce livre est noté par
@Michel CANAL Pour suivre tes essais depuis le début, non seulement je comprends tes difficultés, mais je suis consciente de l'investissement personnel qu'ils supposent. Je ressens toujours la même admiration pour ta volonté, ta ténacité, bien que ton travail empiète énormément sur tout le reste, bien que tu saches que tu n'auras que peu de lecteurs. Ta détermination m'en bouche un coin, comme l'on dit, cher ami, et ce tome 7 finira comme les autres dans ma bibliothèque, tel un hommage à un travail titanesque sur lequel je porterai toujours, je le sais, un regard à la fois nostalgique (de cette période montbestsellerienne) et bienveillant.
Pour le reste, tu n'es pas responsable de la connotation péjorative de l'épithète "machiavélique". D'autres s'en sont chargés de longue date. Par contre, parler d'un "bon acteur" plutôt que d'un "bon comédien" (qui possède un sens figuré qui met en doute la sincérité) pourrait lever toute ambiguïté tendancieuse ;-). Et concernant Hegel, effectivement, tu as raison : s'il a influencé notre Président, ce sera probablement plus dans la structuration de sa pensée...
Bises amicales et bonne soirée,
Michèle
@Zoé Florent, merci Michèle pour tes bons conseils.
Concernant "machiavélique", ce n'est pas forcément péjoratif, je l'assortis souvent de l'expression associée "fin stratège". De même quand je dis "excellent comédien", c'est une qualité qui lui permet d'avoir en toute circonstance à la fois la stature du personnage en rapport avec sa fonction (ce qui le distingue par exemple de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande), et l'intonation assortie qui convient. Il est brillant dans tous les domaines, cochant toutes les cases. Peu d'hommes politiques ont (ou ont eu) sa capacité à s'exprimer, quel que soit le sujet ou la circonstance.
Concernant Hegel, tu n'as pas tort, sauf que j'ai moins parlé de la structure de sa pensée, de l'ordonnancement de ses idées que de la stratégie de ses actions, de ses plans.
Tu as raison aussi pour citer tous les points de vue. Mais imagine combien j'ai été confronté à une masse d'informations à rechercher, sélectionner, pour essayer de faire au mieux. C'est énorme, surtout en raison de la fréquence des événements… et je ne suis pas un surhomme. Voir le produit fini est une chose, l'écrire au jour le jour sur une longue période avec des interruptions, soigner en même temps l'articulation et la présentation dans un temps imparti est un travail de moine. Il est certain que si j'avais eu le temps de tout reprendre à tête reposée, voire en petit comité de lecture, j'aurais certainement apporté des améliorations.
Pour Narendra Modi, ça m'a échappé.
Enfin, je me disais aussi que c'est un écrit tellement important qu'il suscitera peu d'envies de lecture au-delà de l'intérêt de l'avoir sous la main, consultable ponctuellement.
Tu seras probablement la seule à le lire attentivement et intégralement, d'où ton mérite.
Avec toute mon amitié. MC
@Michel CANAL Dans ce tome 7, j'ai apprécié la façon dont tu détailles le cursus de notre jeune Président. J'ai encore beaucoup appris. Néanmoins, je m'interroge sur la récurrence de l'épithète "machiavélique", que tu lui attribues à l'envi, lestée de sa connotation péjorative (comédien, manipulateur), au prétexte que Machiavel a été le sujet de son mémoire de maîtrise. Pourquoi ne pas avoir recours à "hégélien", puisqu'Hegel a été le sujet de son mémoire de DEA ? Pourquoi serait-il plus influencé par l'un plutôt que par l'autre, en partant du principe qu'influence il y eût ?
À mes yeux, pour plus de crédibilité, tes essais devraient exposer tous les points de vue, comme ce fut le cas pour les premiers tomes. Exposer l'intégralité des informations aussi, de façon à laisser le lecteur se faire sa propre opinion plutôt que de céder à la tentation de lui faire adopter la tienne à tout prix. Opinion personnelle que je respecte, au demeurant, même si elle est loin de rejoindre la mienne.
Dans le cas du voyage en Inde de notre Président, par exemple (et comme je te l'ai écrit en MP), pourquoi faire l'impasse sur le fait que Narendra Modi, après avoir été l'invité d'honneur de la dernière commémoration du 14 juillet, lui a retourné l'invitation pour la fête de la Constitution indienne ? Pourquoi occulter que cette rencontre visait également à signer la vente de 26 rafales et un accord sur la construction de 6 réacteurs nucléaires EPR ? Ces éléments auraient pourtant permis une autre lecture que celle proposée : "Macron abandonnant Attal face à la colère des agriculteurs".
Pour moi, ce travail colossal devrait permettre une lecture objective et pérenne, capable de nous projeter au-delà des guéguerres actuelles.
Voilà pour mon humble avis, cher ami.
Bises et bonne journée,
Michèle
Bonjour @Michel LAURENT, on a assisté là au trait de génie politique (machiavélique) de notre Président, dans la continuité de celui qui lui avait permis, sorti du chapeau, de se faire élire en 2017, d'atomiser une première fois la gauche et la droite, promettant de réduire l'audience des extrêmes, puis de se faire réélire en 2022, de sortir indemne de tous les soubresauts qui en auraient plombé plus d'un.
Il semblerait que dans son plan, les effets sont déjà visibles, il ait mis au point la stratégie qui lui permettra dans quelques mois, même au prix d'une casse sociale et économique, de neutraliser durablement les extrêmes après avoir misé sur des alliances toxiques qui atomiseront au passage les anciens partis dits "de gouvernement", à droite comme à gauche, pour faire arriver au pouvoir en 2027 un arc républicain autour d'un centre libéral européiste et mondialiste ayant pris en compte pour les corriger les faiblesses qui ont amené à ce séisme.
Bref, tel un joueur de poker émérite, en anticipant la dissolution de l'Assemblée, il a prévu tous les coups à venir. Je pense même qu'à ce jeu il est encore plus machiavélique (au sens de bon stratège politique) que le très madré et expérimenté François Mitterrand. À ceci près, il faut tout de même faire preuve d'indulgence, qu'on ne peut pas réussir en tout, l'homme a ses faiblesses parce qu'il n'est pas Dieu !
Un seul reproche à vous faire, Michel, le dénigrement réitéré d'une catégorie de médias qui a l'avantage de dire sans compromission ce que l'autre catégorie édulcore par soumission au pouvoir pour son financement public. La propagande en lieu et place d'une information libre (quand elle est encore possible) vient le plus souvent de la pression ou pire, de l'obligation d'allégeance aux structures étatiques. Un vrai autre sujet !
Merci pour la possibilité de cet échange. MC
Merci @Michel CANAL pour votre réponse. Vigilance, tel est plus que jamais le mot qui doit guider tout observateur honnête. Un fait certain, les grands chefs policiers disposent de toute une batterie de moyens pour faire remonter les chiffres qui leur font plaisir, à la hausse ou à la baisse, pour quantifier la délinquance. Quant à ce qui sort des canaux de la presse Bolloré, non, définitivement non, cela n’a rien à voir avec de l’information, c’est de la propagande d’extrême-droite.
Le spectacle politique auquel on assiste depuis Dimanche est désolant, le mot est faible. La faute à Macron ? Certainement, qu’est-ce qui n’est pas sa faute depuis 7 ans. Le printemps pourri, la défaite de la France en finale de la Coupe du Monde, les varices du pape, la fausse-couche de ma voisine Lucette… Les socialistes vont à Canossa après avoir voulu quitter la Nupes et, piteux, ils retournent manger quelques graines dans la main de Mélenchon, antisémite et antisocialiste notoire. Il n’y a nul accord sur un programme mais on se partage le fromage des circonscriptions. Quel spectacle ! À gauche comme à droite, la haine viscérale d'un homme qui, en quelques années, a démonétisé le rendement de la petite boutique qui leur faisait office de fond de commerce, les aveugle au point de ne pas même voir la lueur de l'incendie qui les entoure et qui va les achever. N'en déplaise à Cendrars, il est à craindre que brûlés vifs, ils mettent du temps à renaître de leurs cendres.
@Zoé Florent, merci Michèle pour avoir eu le courage d'avaler cette chronique en si peu de temps, source d'informations certes, mais indigeste parfois.
Je suis désolé si je donne l'impression, concernant notre Président, de me limiter ou presque aux propos de ses opposants, au détriment du souci d'impartialité, au risque de passer pour partisan. Il y a deux aspects quand on analyse la gouvernance d'un dirigeant :
— L'ego surdimentionné d'une part, qui l'a amené au pouvoir suprême, ce qui n'est pas donné à tout le monde.
— L'appréciation sur sa gouvernance d'autre part, laquelle évolue au fil des mois, en l'occurrence pour le nôtre au fil des années et d'une réélection, dans le contexte géopolitique d'un monde toujours en évolution, en effervescence voire en conflit, et dans le contexte national où les citoyens que nous sommes, d'avis très divers, demandent un maillage satisfaisant des services publics, leur fonctionnement sans hiatus (ce qui est loin depuis des années pour la santé, l'éducation nationale, la justice, la police notamment). Sont en demande aussi d'une qualité de vie digne du pays démocratique classé "riche" qu'est le nôtre (pouvoir d'achat, logement, alimentation, sécurité, bien vieillir, déplacements, etc.). Autre aspect et pas le moindre : la capacité à gérer l'économie, à ne pas avoir de déficit budgétaire ni de dette, l'équilibre commercial, la capacité à produire pour assurer la souveraineté dans les différents domaines, la perception de la représentativité par les instances internationales et les autres pays...
Il va sans dire que certains aspects en dysfonctionnement, chacun en est conscient, sont imputables aux prédécesseurs pour leur part respective.
Mettre une personnalité à nu est à la fois intrusif et risqué. Plus on connaît le personnage, plus certains aspects ne sont pas forcément agréables à évoquer. Je m'emploie à dire à la fin de chaque préambule une formulation qui n'avait pas évolué jusqu'au tome 6, préfiguration de ce qu'on dira de lui à la fin de ses mandats. Là est la vraie question à se poser. Certains passent dans l'Histoire sans laisser une trace durable. D'autres la font perdurer à travers les siècles (en bien ou en mal).
Mais à bien regarder, Michèle, je me suis beaucoup employé à souligner son intelligence supérieure, sa stratégie, sa capacité à communiquer… et le fait d'être un excellent comédien qui lui permet d'avoir pour chaque circonstance la stature qui convient à la fonction.
In fine, les Français jugeront. Je saurai si j'avais raison dans mon analyse, ou pas. La perception est de toutes façons différente pendant et après, a fortiori longtemps après.
Merci pour la profondeur et l'honnêteté intellectuelle de ton commentaire.
Avec toute mon amitié. MC
Merci @Michel LAURENT, pour ce commentaire éclairant.
Sans doute qu'à force d'être le nez sur le guidon, certains aspects peuvent finir par l'emporter, amplifiés par l'actualité. La connaissance de l'abondance et malheureusement de la constance des faits divers peut agir sur le ressenti, forger l'opinion. Un observateur objectivement neutre ne peut ignorer que certains médias les relatent, tandis que d'autres ont tendance à les ignorer ou à ne les évoquer que de manière édulcorée.
Dans la mesure où je ne suis que le rapporteur de tout ce qui nourrit la chronique dont le personnage principal est notre Président, l'écueil serait de le faire de manière flatteuse ou au contraire, de manière exclusivement critique.
Mon expérience de la vie m'incline à me méfier de l'information partisane autant que de celle aseptisée ou biaisée des médias devant allégeance au pouvoir, et à aller chercher celle qui au contraire révèle ce que d'autres taisent ou édulcorent. On voit d'ailleurs à quel point les états-généraux de l'information ont été menés de manière partisane.
Je ne me hasarderai pas à polémiquer. Chacun a sa sensibilité. et je respecte tous les avis. J'ai appris il y a déjà longtemps que la France a la particularité d'être ingouvernable parce qu'elle est structurée "biologiquement" en deux blocs majoritaires et d'égale importance mettant leur relation en conflit. Cette opposition est le fondement des nombreuses révolutions qui ont dressé une France contre l'autre et fait tomber quelques gouvernants.
J'apporterai juste un avis sur la source de mes informations. Ministère de l'Intérieur d'une part, journalistes et éditorialistes d'autre part. Je ne les aurais pas utilisées si j'avais eu des doutes sur leur honnêteté. Dans la mesure du possible je m'emploie aussi à les varier.
Concernant ce qui peut me préoccuper, les élections récentes ont énuméré les priorités des préoccupations des Français. Je ne pense pas être en désaccord avec ces priorités, qui seront évoquées probablement très vite encore dans la campagne à venir.
Avec toute ma sympathie. MC
@Michel CANAL
On comprend à vous lire que la question de l’immigration vous préoccupe. Que vous tenez pour acquis qu’il existerait un lien entre immigration et délinquance. Ce n’est évidemment pas vous qui le dîtes, ce sont les chiffres, me répondrez-vous. Je pense que ceux-ci, même lorsqu’ils émanent du Ministère de l’Intérieur, sont à manier avec prudence (comment ont-ils été collectés ? Par qui ? Selon quelles instructions ? Dans quel but ?). Il n’y a rien de plus facile que de faire mentir les chiffres ! Je vous fais remarquer que les statistiques ethniques sont contraires à la Constitution et interdites par le Code Pénal. Concernant vos chiffres, je suis encore plus circonspect de vous voir citer p.288, à l’appui de votre thèse « une enquête réalisée par le service Police-Justice de CNEWS ». Suivi d’une longue citation du dénommé Rioufol, salarié des média d’extrême-droite et pas vraiment connu pour sa tempérance !. Bolloré et sa clique comme témoins de moralité, on fait mieux.
Finalement, le plus symptomatique – même si ce n’est pas ce qui retiendra prioritairement l’attention du lecteur -, c’est ce que vous dîtes de l’affaire Ian Halimi. Vous écrivez : « Ce refus de voir aura d’ailleurs conduit la presse [...] à sous-estimer jusqu’à cette même époque la montée de l’antisémitisme dans les banlieues musulmanes, qui allait déboucher en 2006 sur la barbarie à l’état pure dont allait être victime le jeune Ilian Halimi, torturé à mort parce que juif ».
Certes, Ilan Halimi a été enlevé parce qu’il était juif mais surtout parce que ses assassins imaginaient qu’en tant que Juif, il était fortuné*. Au delà de l’antisémitisme, cet assassinat nous en dit bien davantage sur la persistance des stéréotypes et des préjugés racistes dans notre société. Je crains fort que le contenu de votre livre ne fasse rien d’autre que les renforcer.
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* un remarquable « roman » de Morgan Sportès (Tout, tout de suite, Fayard, 2011) démonte cette affaire.
Merci @Agostini François-Xavier, pour votre commentaire pertinent.
Pour ce tome 7, j'imagine que vous savourerez les analyses du chapitre 11 (à partir de la page 343).
Confidence pour confidence, j'explique dans le tome 1 en introduction, pourquoi le choix de ce titre générique — qui pour cette raison restera celui des tomes suivants —. Dans ce tome 1 (il s'agissait au départ de cette longue aventure non prévue, d'un appel à thème d'écriture pour le cinquantenaire de Mai 68 avec naturellement un nombre de signes limité), son âge et son ambition de réformer en profondeur le présentaient comme le sauveur. Sa candidature faisait penser à un coup d'état envers François Hollande, ou pour le moins à une trahison. Son élection surprise a confirmé son intelligence supérieure. Le rythme des réformes, nombreuses, m'a rappelé celui de Bonaparte Premier Consul.
Par la suite et très rapidement, son premier accroc a été de mon point de vue sa réflexion envers le général d'armée Pierre de Villiers, d'autant que ce jeune ambitieux n'ayant même pas fait son service militaire a osé dire à ce général CEMA : "Je suis votre chef".
Par la suite, s'agissant d'une chronique, je n'ai pas été un cireur de bottes. S'il fallait évoquer ce qui était critiquable, je l'ai fait. Et il me semble que ce tome 7 en est la démonstration parfaite.
Bonne lecture ! Avec toute ma sympathie. MC
@Michel CANAL Tu sais que j'apprécie sincèrement ton travail, cher ami. C'est un plaisir pour moi de me tenir informée en quelques centaines de pages. Des pages que je sais impartiales et capables de combler de nombreuses lacunes nées de mon désintérêt relatif pour la scène politique.
Je souris à l'idée du soulagement que tu dois ressentir pour avoir mené à bien une mission si exigeante. À très vite pour te faire mon retour.
Bises et bon week-end de détente plus que mérité,
Michèle
@Zoé Florent, merci Michèle pour ton courage, mais surtout pour ton amitié.
Pour la lecture, ce n'est ni un roman policier, ni une romance, mais puisqu'on peut accéder directement à chaque partie depuis le sommaire, il est intéressant d'aller s'informer sur telle ou telle partie en fonction de sa curiosité sélective.
Par contre, je pense que tu me comprendras : quel soulagement d'avoir terminé ce tome qui, couvrant seulement une année, m'a accaparé au point de faire de moi un forçat dans la recherche d'infos sur des événements qui n'ont laissé aucune trêve.
Bonne lecture ! Mais entre nous, je suis sûr que tu auras mieux apprécié ma nouvelle pour le concours. Au plaisir de te lire maintenant dans votre écriture à quatre mains avec l'autre Michel.