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Puis, un matin, elle ne se leva pas. Enfin si, elle se leva mais pour nous faire ses adieux. Définitivement. Sans cris, sans larmes, sans même une véritable explication digne de ce nom. Sur la table du salon, elle abandonna ce seul mot laconique : « Je ne suis pas faite pour ça. Bonne chance. »
Ce fut tout.
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Version remaniée et étoffée de la nouvelle « Une vie » publiée il y a quelques mois. Un nouveau début, une nouvelle chute, le cœur (enfin celui du texte, pas celui du héros) également bouleversé. Une « nouvelle vie » en quelque sorte...
Ce livre est noté par
Pour l'air slave, il ne s'agit pas du titre en effet, mais bien de ce type de détachement-approfondissement de l'obscurité, parfois théâtral (ce qui n'est pas le cas dans votre nouvelle) ou tout même : lyrique. Cordialement.
@Vanessa Michel
Merci infiniment pour ce retour qui me va droit au cœur ! Je suis ravi que la lecture de ce texte ait ainsi résonné en vous, tant à l’oreille qu’à l’âme. Votre description de cette plongée en apnée dans les ténèbres avant de s’en détacher, décrit tout à fait à l’effet recherché par cette écriture. Je suis naturellement ravi de votre témoignage qui me montre que cela peut effectivement fonctionner ainsi.
Quant à cet « air russe »… Serait-ce le titre (pastiche douteux, je l’avoue, mais je plaide coupable) de cette Nouvelle qui aurait sournoisement instillé un petit parfum de Dostoïevski dans l’atmosphère ? Ou alors cette fatalité implacable, ce mélange de rudesse et de lyrisme qui aurait évoqué en vous ces grands romans slaves ? Quoi qu’il en soit, je prends ce ressenti comme un magnifique compliment. Merci à vous pour votre regard si affûté et si généreux !
@Pascal.S
Un très grand merci pour votre lecture attentive et votre retour si généreux ! Votre commentaire est pour moi une source de motivation très appréciable. L’analyse fine et sensible que vous livrez de mon texte me touche particulièrement. Vous avez su en saisir les nuances, des images aux émotions, et vos mots résonnent comme un écho précieux à mon intention d’écriture. La manière dont vous mettez en lumière les contrastes entre passion et désespoir, entre ironie et tragédie, m’émeut particulièrement. Merci d’avoir pris le temps de partager votre ressenti avec autant de justesse et de profondeur.
Une écriture de très haute qualité, très descriptive et analytique qui s’attarde beaucoup sur les comportements et les agissements des personnages. Vous avez des images et des allégories vraiment très plaisantes notamment lorsque vous comparez la routine d'un couple à une faucheuse insidieuse et patiente qui mène au crépuscule. Je pense aussi aux actes sexuels du couple principal de votre extrait que vous décrivez comme des danses acrobatiques qui représenteraient à eux tout seul un spectacle artistique. Avec un certain talent littéraire, vous parvenez à dégager de ces scènes un érotisme très sensuel, poétique, enflammé. La fin est bien triste car derrière des expressions ironiques, satiriques particulièrement bien vues et senties, se cache un être humain rempli de désespoir. J'ai pensé alors à la citation du philosophe Hobbes à laquelle on peut donner plusieurs sens : "l'homme est un loup pour l'homme" . ’