Marie-Amélie Laporte

Le titre m'a attirée, chanson nostalgique dédiée à Louise, ambulancière pendant la Commune et héroïne du roman. J'ai été immédiatement attirée par l'ambiance napolitaine et j'ai pensé à la chanson Era di maggio, chanson de Salvatore di Giacomo, contemporaine du Temps des cerises, qui résonne en moi comme l'équivalent napolitain de cette dernière.. Alors j'ai lu le livre en entier. J'ai adoré La Bambolina, métaphore d'un monde de mixité, de tolérance, de vivre ensemble. Un tel monde est insupportable pour Pierre Altier c'est pourquoi il le détruit comme les nazis et certains édiles en 1943 avaient rasé le quartier du vieux port à Marseille et déporté sa population pendant l'opération Sultan appelée plus tard Rafle du vieux port. Un texte ciselé avec des phrases qu'on n'oublie pas : "...Outrepasser les frontières artificielles de la culture pour renouer avec la profonde barbarie de l'être". Ou encore : "...mais on ne se moque pas de quelqu'un avant de lui larguer une bombe A sur la tête." A propos de la Bambolina : "...cette impression rapeuse, grouillante, à la fois grossière et resplendissante, misérable et sacrée". Un régal. Merci pour cette lecture revigorante.

@ Ladyautrice1801. Ce roman est une mine d'informations sur la vie musicale européenne à la fin du 18ème siècle. Sa lecture fascinante et revigorante m'a ravie et je me suis prise d'affection pour Ann Selina Storace. L'investigation diligentée par Spencer Braham, fils naturel d'Ann Selina, afin de retrouver le testament supposé perdu de sa mère, est passionnante et accroche constamment à la manière d'une enquête policière. La force de ce roman, largement documenté et référencé, provient de sa rigueur historique. Quel bonheur de côtoyer les plus grandes figures musicales de l'époque, les Mozart, Salieri, Cimarosa, Paisiello, etc. au détour de certains épisodes de la vie aventureuse et souvent dramatique de la Signora Storace.

@ Esther Stark. Votre roman est dense et foisonnant ; il se passe beaucoup de choses dans la vie de Fabienne. Quelle chance elle a ! Elle ne tombe que sur des types triés sur le volet. Ses aventures amoureuses sont crédibles mais elle manque d'expérience et c'est normal à son âge. Elle aurait du lire Ramuz. Dans l'Histoire du Soldat, le poète écrit : "Un bonheur, c'est tout le bonheur. Deux c'est comme s'il n'existait plus." Toutefois, elle fait sienne cet aphorisme à la fin du livre. La narration est menée de main de maître : le récit de la rencontre avec Hubert est fulgurant. En plus c'est tellement vrai ! J'ai été très touchée par les références musicales : Jimi Hendrix et les derniers trios de Haydn (sublime trio en la bémol majeur Hob XV.14). Votre beau livre m'a beaucoup émue.

@ Célerier Manuella. Un livre distrayant et optimiste. Lu en 48 heures, il m'a donné du plaisir et j'ai beaucoup ri. La narration, faite de courtes phrases, est aérée et coule de source ; la lecture en est rendue facile. Sur un ton plein d'humour et souvent loufoque, le livre traite de sujets sérieux : la vieillesse, la solitude pour les plus âgés, le perte des repères et l'exclusion pour les plus jeunes. Seule compensation pour les séniors : l'expérience qui les aide à continuer à progresser et l'humour qui rend la vie plus supportable. Sans avoir l'air d'y toucher, le propos acquiert au fil des pages une certaine profondeur. Malgré les efforts des uns et des autres, il est des maux sur lesquels on n'a pas de prise et dont on ne guérit pas. La fin en demi-teinte n'est pas béate à la manière d'un conte de fées mais lucide.

@ Corentine Dumaine. Je ne lis jamais les résumés mais j'ai été attirée par le titre. Dès la première ligne, j'ai été happée par votre livre et ne l'ai plus quitté jusqu'à la fin. Le corps de Martin se déglingue mais son esprit est lucide ; Séverine est malade de la tête mais son corps est sain. J'ai souffert au fur et à mesure que la mère et le fils s'enfoncent dans un puits d'incompréhension et que l'espoir d'une fin heureuse disparaît. Un livre terrible sur la maltraitance, le déni et la solitude dans un monde indifférent et futile.. Une narration aux phrases courtes qui va à l'essentiel, diablement percutante. Une lecture d'ont on ne sort pas indemne.