Bonjour @Catarina Viti. Un roman court commencé sur Atramenta et fini ici. Un roman qui fait froid dans le dos. Du moins ce personnage, Louise, qui m'a évoqué Anna, autre enfant de ton roman "Adieu Amériques". /// "Un enfant naît ni gentil, ni méchant, affirme le philosophe François Roustang. Il ne connaît ni le bien et le mal, il doit juste se battre pour trouver sa place parce qu'il vient perturber l'économie familiale". Je rajouterais "et pour trouver sa place socialement" dans le cas de Louise, car visiblement, c'est là que ça bloque. Ses pulsions jalouses, envieuses, alimentent une haine grandissante pour toute personne qu'elle juge plus jolie qu'elle ou (et) mieux lotie que sa famille sur le plan financier. Une réaction fréquente de l'enfance, mais que l’on apprend généralement à dominer en grandissant. C’est ce qui fait que Louise, devenue adulte, fait peur, car elle a alimenté cette haine au lieu de la combattre. Elle imagine les autres à son image, crée une rivalité qui n’existe que dans son esprit, déforme tous les événements, pourtant déjà bien assez noirs, pour s’affranchir et justifier l’injustifiable. On se demande ce que vient faire la philosophie bouddhiste dans sa réflexion, d’ailleurs, tant elle n’a pas été assimilée, tant elle ne sert que d’étouffoir à sa rancœur. Belle prouesse, donc, d’avoir réussi à rendre ce personnage si puissant, si crédible. Du genre que je serais bien incapable d’imaginer et de décrire ;-) /// Quant à ta plume, elle virevolte avec élégance, comme à l’accoutumée ; particulièrement dans la description de la Bambolina, de ses habitants. On sent que tu te fais plaisir en brossant tes tableaux, et ce plaisir est communicatif. /// Merci pour ce roman « noir c’est noir », merci pour le partage et bonne fin de journée ! Michèle
Publié le 09 Décembre 2022