Plus on tourne les pages, plus l'on dérape, plus l'on adore se vautrer à l'ombre des protagonistes. A croire que l'homme n'est vraiment pas fait pour garder l'équilibre. Une tendresse particulière pour la nouvelle de Barzoi "Le pire du pire" et son maudit héros que sa mère nourricière appelait "Boucle d'or" jusqu'à l'âge de onze piges. Après les choses se gâtèrent : les sévices, la zonzon, la défonce, la rue, la déveine, la merde au cul. Barzoi décrit la déglingue à coups de petits mots simples, de petites phrases quasi faméliques qui collent parfaitement aux joues creuses, au ventre vide de son pauvre hère. C'est une écriture de la surnage que l'on lit en apnée. Barzoi nous rappelle que tous les destins ne sont pas d'or, que les boucles des enfants ternissent et tombent malheureusement en vieillissant.
Publié le 23 Août 2016