
Ce qui va se passer dans l’esprit du lecteur à cet instant précis va déclencher (ou pas) l’envie d’ouvrir votre livre. Réussir un bon synopsis est le défi auquel est confronté tout auteur qui souhaite faire découvrir son livre. Et pour réussir un bon synopsis il faut savoir maîtriser l’art du « pitch ».
Le pitch, c’est la promesse d’un livre. Sa quintessence. En quelques mots, il doit intriguer, susciter une émotion et donner envie d’ouvrir la première page. Trop vague, il sera oublié. Trop complexe, il lassera. Trop long, il sera zappé.
Trouver la bonne formule est un défi pour tout auteur, d’autant plus qu’il est souvent le moins bien placé pour parler de son propre texte.
Alors, comment capturer, malgré tout, l’attention du lecteur ?
Voici trois méthodes qui font toujours leurs preuves.
Le pitch accroche dès les premiers mots et plonge immédiatement le lecteur dans l’ambiance. Pour cela, il faut répondre à trois questions clés :
>> Où et quand se déroule l’histoire ?
>> Qui sont les personnages principaux ?
>> Quel est l’enjeu ou le conflit qui va les animer ?
Exemple :
Une nuit d’orage, sur une route isolée, une femme en robe de mariée arrête une voiture.
Blessée au bras, elle saigne abondamment, mais refuse de lâcher le moindre mot.
Ce type de présentation fonctionne parce qu’il force l’imagination du lecteur à combler les blancs.
Le cerveau humain adore les surprises. Un bon pitch joue sur cet effet en instillant un élément inattendu ou paradoxal. Une situation qui semble aller dans une direction prévisible, mais qui dévie soudainement.
Exemple :
On dit que les histoires d’amour finissent mal en général. Mais parfois, elles ne finissent pas. Ou pas exactement.
Ici, on sème une attente et on la contrarie légèrement. Cela peut encourager le lecteur à en savoir plus.
Un livre peut se résumer en trois mots-clés, ou adjectifs, bien choisis. Trouver ces mots permet de définir clairement l’univers et le ton du récit. C’est aussi une manière efficace de capter l’attention en quelques secondes.
En quelques termes percutants, on suggère une intrigue qui fait aussitôt naître des images mentales dans l’esprit du lecteur.
Mais attention au piège de la fausse promesse !
Un bon pitch reste fidèle au ton et au contenu du livre. Rien de pire qu'un décalage entre ce que l'auteur fait miroiter et ce qu'il délivre réellement. Un thriller psychologique prometteur qui tourne à la farce, une histoire d'amour profonde qui se termine en caricature, ou une promesse de mystère qui se résout en une pirouette anodine… tout cela crée de la déception et fragilise la confiance du lecteur.
Formulez une promesse forte, mais tenez-la !
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Oulaaaaahhh ! Je vais suivre vos conseils et revoir mon pitch de ce pas !
L'art et la manière d'écrire un bon pitch - un bel argument, c'est vrai que c'est mieux - et de publier un bon article : celui-ci est excellent, bravo et merci !
Très bonne méthode, mais la clé c'est surtout de proposer un contenu vraiment original !
Oh la la, rédiger un pitch captivant, quelle galère !
J'admire les auteurs réussissant ce tour de force, éveiller l'intérêt en si peu de mots, ça toujours été mission impossible pour moi.
Souvent je vais à l'essentiel et advienne que pourra...
Bonjour tous,
@Sylvie de Tauriac, @mBS,
"Argument"me paraît une alternative pertinente à "pitch", mais l'habitude étant prise, il est peu probable qu'elle soit adoptée, soit que "pitch" est venu remplacer un terme qui ne correspondait plus, soit que cette manière de présenter un écrit n'existait pas autrefois.
@catarina viti, @vernon anthony
Dans le cadre de vos échanges sur les manières de concevoir un argument (cf plus haut) accrocheur, je viens soumettre à votre appréciation celui auquel j'avais pensé pour un texte intitulé "la vie d'auteur" que je prévois de mettre prochainement en ligne, à savoir "Une mise en abyme vertigineuse".
Merci, et bon dimanche.
@Parfait boukami Hassana. Un grand merci pour ce gentil message. Mais nous ne sommes pas les seuls à aider les auteurs ; apparemmnent l'IA fait énormément pour certains.
@Vernon Anthony, @catarina viti, @mbs,@sylvie de Tauriac. Je tiens à exprimer ma gratitude la plus sincère à tous ceux qui nous aident, nous les débutants, à trouver notre chemin. Votre regard expérimenté est pour nous une source de connaissances et de sagesse précieuses. Nous sommes conscients que nous avons encore beaucoup à apprendre, mais grâce à votre soutien et à vos conseils, nous nous sentons rassurés et motivés pour poursuivre notre chemin. Merci encore pour votre générosité et votre disponibilité !
Pas évident de faire un Pitch qui en dit assez, mais pas trop. C'est tout l'art du suspens.
Voici le Pitch d'un livre célèbre :
"Dans la demeure imposante et solitaire de Manderley, une jeune femme découvre que les fantômes du passé ne sont jamais loin. La précédente maîtresse de la maison, décédée dans des circonstances mystérieuses, laisse derrière elle une ombre menaçante."
II s'agit bien sûr de Rebecca, le chef-d'œuvre de Daphné du Maurier
Voilà de précieux conseils que je vais m'efforcer de mettre en œuvre !
@Catarina Viti, un grand merci pour vos remarques aussi judicieuses que constructives. J’apprécie d’ailleurs toujours vos commentaires, empreints de bienveillance et d’un réel intérêt. Je vais retravailler mon pitch en profondeur… peut-être même le réécrire entièrement, ah ah !
« Roméo est un garçon de 12 ans qui erre autour d’un blockhaus, invisible aux yeux du monde, sauf pour Angèle. Normal : Roméo est mort depuis deux ans. Enfant brisé par un drame familial, il cherche un hypothétique trésor et effraie les vivants sans le vouloir. Mais quand Angèle, elle aussi brisée, se retrouve en danger, Roméo devra prouver qu’un fantôme peut encore sauver une vie. »
Bonjour @VERNON Anthony.
Quelques remarques à propos de votre pitch, comme vous le demandez.
Je sais que de nos jours, les lecteurs ont cette rare capacité de lire l’intention de l’auteur même à travers des phrases qui disent tout et n’importe quoi.
En première lecture, j’ai compris que c’était le blockhaus qui était invisible (je ne plaisante pas), ce qui fait que je n’ai rien compris. Comme la suite de votre pitch a tout de la pochette surprise...
Posez-vous des questions pertinentes : que voulez-vous dire au lecteur, que voulez-vous lui cacher ? Pourquoi balancer tout de suite que le gamin est un « fantôme » ? Pourquoi ne pas en faire un élément de suspens ? Quels sont les mots clés de votre histoire ? Comment la définiriez-vous en seulement trois mots (@Maria De Sousa, vous devriez relire l’article : les trois mots servent à définir et orienter le pitch) ?
Roméo est un garçon de 12 ans (on se fiche qu’il s’appelle Roméo, et 12 ans, franchement... pour un revenant. Ce n’est pas ce qui le caractérise), qui erre autour d’un blockhaus (vraiment pas passionnant), invisible aux yeux du monde, sauf pour Angèle. (Ben, voilà, tout est dit, et l’on peut passer à autre chose).
Etc.
Pesez chaque mot, et demandez-vous quelles images ils peuvent susciter dans l’esprit du lecteur, et ensuite, est-ce que ces images créent des tensions, est-ce que mises bout à bout, ces tensions créent du suspens, est-ce que ce suspens est celui que véhicule votre texte.
Merci pour cet article fort intéressant. C’est difficile d’accrocher l’intérêt des lecteurs avec TROIS mots ! Je pense qu’il en faut plus pour se faire une idée de la valeur d’un manuscrit…
Un bon pitch doit accrocher le lecteur dès les premières secondes, comme un marchand de contes dans une foire médiévale.
Intriguer : "Viens par ici, petit lecteur perdu, j’ai une histoire pour toi..."
Captiver : "Alors ? Pas mal, non ?"
Faire une promesse : "Tu veux de l’émotion, du suspense, de l’aventure ? Installe-toi confortablement, je fais des ristournes sur les canapés en ce moment, tu vas en avoir pour ton argent." (Même si, sur MBS, c'est cadeau !)
Un bon pitch, c'est un peu la bande-annonce du roman : court, impactant, et frustrant juste ce qu'il faut pour donner envie d'en savoir plus.
Pour ma part, j’utilise les techniques éprouvées du marketing, et particulièrement celles conseillées par Lionel Davoust dans son manifeste sur l'écriture de fiction, que je recommande chaudement.
Pour "Prends soin d'elle", j'ai notamment utilisé le paradoxe, qui crée la surprise, comme vous l’exprimez dans votre article : "On dit que les gens heureux n'ont pas d’histoire, mais..."
D'ailleurs, la plupart du temps, je m'astreins à écrire le pitch avant de démarrer l'écriture, afin de vérifier "mon intention littéraire". Que veux-je vraiment raconter ?
Un jour, pour "La fille du concert", un éditeur m'appelle et me demande de lui pitcher le roman. J'étais au travail, dans un couloir à courant d'air. J'ai bafouillé, je me suis contredit, j'ai embrouillé mes idées, bref, la catastrophe. Depuis, j'essaie de m'entraîner un peu. Et je profite de cet article pour vous soumettre un cas pratique : je suis en cours d'écriture et je vous propose de partager mon pitch. Le trouvez-vous accrocheur ?
"Roméo est un garçon de 12 ans qui erre autour d’un blockhaus, invisible aux yeux du monde, sauf pour Angèle. Normal : Roméo est mort depuis deux ans. Enfant brisé par un drame familial, il cherche un hypothétique trésor et effraie les vivants sans le vouloir. Mais quand Angèle, elle aussi brisée, se retrouve en danger, Roméo devra prouver qu’un fantôme peut encore sauver une vie."
Merci pour cet article !
@Sylvie de Tauriac. Bonjour Sylvie, quel mot français proposez-vous qui ait le même sens ? (Et auquel tous les internautes attribuent la même valeur au moment de leurs recherches.)
@Maud de Fayard. Bonjour Maud, l'idée des articles mBS (en tout cas de ce type d'article) est d'accompagner les auteurs dans leur démarche pour faire découvrir l'existence de leur livre. Puisque vous êtes si participative (merci !!!♥♥♥) dites-nous, à l'occasion, si vous avez pu mettre en oeuvre les conseils prodigués.
L'article ne manque pas d'intérêt, mais en tant que traductrice littéraire et écrivaine, je m'insurge contre l'usage systématique de mots anglais dans notre belle langue : le mot pitch n'a pas sa place en français. @Sylvie de Tauriac
Merci pour cette excellent article , il est très complet et donne des exemples très facile à suivre.