Salut Enguerrand
Je suis un peu dubitatif et perplexe à la lecture de ton extrait. Écriture, rien à dire, tu sais tenir une plume, moitié burin moitié Montblanc. C'est alerte, très écrit mais rythmé, on ne s'emmerde absolument pas une seule seconde. Voici pour la forme !
Et maintenant pour le fond ? Pour le fond, me semble t-il, tu dézingues à la sulfateuse à peu près tout ce qui bouge, et c'est tout à fait ton droit et tout à ton honneur si cela te permet d'atteindre ta catharsis, de séparer ton bon grain de ton ivraie, de convertir tes passions, selon la philosophie aristotélicienne en rhétorique, esthétique, politique. Cette libération de la parole ne me dérange absolument pas si elle peut mener à la sublimation de tes pulsions. La Catharsis est l’action qui aide l'individu à nettoyer, purifier, purger son esprit et son métabolisme. Elle lie la purification à la séparation et à la purge, tant dans le domaine religieux, politique que médical. D'un point de vue strictement médical, la Catharsis se rapproche beaucoup de l’approche homéopathique de la médecine. On envisage alors la purgation comme un mal nécessaire à la guérison : le mal par le mal.
Mais là où je me commence à me sidérer, c'est lorsque je lis ta table des matières, cette liste qui paraît infinie et dans laquelle mijotent encore pléthore de tes cibles. À peu près tous les corps de métiers semblent y passer Tant et si bien que je me suis demandé, non sans une certaine peine : "Mais qu'est-ce qu'il va lui rester au pauvre Enguerrand, dans ce monde à aimer, à part lui ? Rassure-moi, il y aura à ton ouvrage deux parties ? La partie "marteau-piqueur"d'un côté, et la partie "pâte à modeler" de l'autre, afin de reconstruire les fondations de l'Empire à ta manière ? Kundera a dit cette phrase toute belle, toute limpide : "Si nous sommes incapables d'aimer, c'est peut-être parce que nous désirons être aimés, c'est à dire que nous voulons quelque chose de l'autre (l'amour), au lieu de venir à lui sans revendications et ne vouloir que sa simple présence". Bien à toi, cher Enguerrand !
Publié le 31 Décembre 2016