Juin 1944, quelques jours après le Débarquement. Dans son village Jean a deux soucis : une molaire qui le tourmente depuis des jours, et un étrange cauchemar qui va venir le hanter à trois reprises...
Cette nouvelle s'inscrit dans le cadre d'un recueil de contes oniriques, dont je publierai ici prochainement un autre numero.
Ce livre est noté par
@Vanessa Michel Même numérisées, les archives sont tout sauf une lecture captivante, et vous n'en avez que plus de mérite. J'imagine la douleur de compulser celles concernant les enfants... Je me rappelle, lors de ma première visite sur les lieux, avoir ressenti un frisson en lisant sur la liste des victimes dans le cimetière (c'était bien avant la construction du Centre de Mémoire) des noms portés par mes camarades de classe, des jeunes de mon âge, natifs du nouveau village mais dont les parents étaient de la famille des victimes. Une sensation malaisante dont je me souviens encore aujourd'hui.
J'ai intégré le résultat de vos recherches à la note finale au paragraphe concerné. Je vous en remercie encore une fois.
Bien à vous
-LGA
Bonsoir,
Les archives sont numérisées, et j'ai pris quelques habitudes à force de chercher des victimes. Le plus éprouvant ici a été de parcourir l'ensemble des actes de décès, et d'apercevoir ceux des enfants...
C'est une bonne idée pour la note, mais vous n'êtes pas obligé de me citer. Bien cordialement.
@Vanessa Michel Alors là je suis impressionné par votre recherche, et le mystère ne fait que s'épaissir ! D'où venait donc cette Mme Reigner et où a-t-elle fini ? Elle ne semble pas avoir de lien avec cette Mme Fougeras en tout cas. Heureusement que ma nouvelle est une fiction, sinon cela l'aurait mise à mal ! Avec votre permission, je rajouterai ces précisions (en vous mentionnant bien entendu) dans la note finale.
Encore bravo pour votre enquête approfondie et votre contribution à la mémoire de l'événement.
Bien à vous
-LGA
Bonsoir,
Je repasse une dernière fois, parce que je « reviens » des archives. Le cabinet dentaire n’existait pas sur le recensement de population de 1936, il n’apparaît pas non plus, à un autre lieu, dans le recensement de 1946. Peut-être Mme Régnier était-elle une réfugiée de zone Nord ? J’ai consulté tous les actes de décès des femmes, aucune n’était dentiste.
Généanet indique qu’une seule personne de l’immeuble est décédée. Il s’agit de Marie Marguerite FOUGERAS, née à Oradour, 59 ans, veuve en 1905, remariée et divorcée deux fois (https://fusilles-40-44.maitron.fr/fougeras-marie-marguerite-epouse-breuil).
Voilà pour les certitudes. Bien cordialement.
P.S. : J’irai vous lire, merci pour l’info ;-)
@Vanessa Michel Votre remarque est fort juste, je n'avais pas pensé à cette éventualité pour Mme Reignier. Toutefois, la plaque indique bien "Mme", et dans les campagnes de l'époque on divorçait fort peu, c'était donc bien son nom, et à ma connaissance on ignore son prénom. J'ai fait l'hypothèse qu'elle s'était absentée, mais peut-être tout bêtement le cabinet était-il désaffecté à l'époque... Seul feu R. Hébras aurait pu nous le dire, nous ne le saurons jamais, tant pis !
Pour ce qui est du Moyen Âge, rassurez-vous je n'en parle pas la langue couramment, loin s'en faut ! Déjà parce que celle de Rutebeuf et C. de Troyes n'a pas grand chose de commun avec celle de Villon et Ch. D'Orléans deux siècles plus tard. Mais il est vrai qu'avoir lu Erec et Enid, Le Miracle Théophile et la Chanson de Roland d'une part, et les œuvres complètes de Villon d'autre part, m'ont donné des facilités pour "penser" dans ces langues, d'une certaine manière. mais je ne peux les écrire qu'après m'y être replongé sérieusement. Si cela vous plaît vous trouverez une ballade en "pseudo Crestien de Troyes" dans "le poireau d'Hercule", un rondeau en "pseudo Villon" à la fin de "ballade médiévale", et une ballade en français moderne mais émaillée de mots d'époque dans "du haut de ces sommets" (voilà, fin de l'auto-promotion :)
Merci en tout cas pour ce retour.
Bien à vous
-LGA
Bonjour,
Je pense que l'esprit était aussi de se mettre à leur place, toutes ces personnes, comme vous et moi, coupées en plein milieu de leur vie, de leur quotidien - dont les objets et les lieux seront bientôt les seuls témoins.
Et c'est beau de se dire que nous garderons tous en tête cet « orage » après vous avoir lu.
J'ajoute ce commentaire parce que ça me trotte dans la tête. Avec les femmes, c'est toujours plus compliqué en histoire, elles se marient, elles divorcent… Vous n'avez pas trouvé Mme Régnier dans la liste des victimes, mais son prénom y figure-t-il une ou plusieurs fois ? Si vous avez l'occasion de chercher, je pourrai vérifier les actes de naissance des femmes concernées... N'hésitez pas.
P.S.: Le Moyen-Âge doit être passionnant, mais vous avez un avantage sérieux sur la plupart d'entre nous : en parler la langue couramment, jusqu'à parvenir à la transmettre - en vers qui plus est. Bonne journée.
Un grand merci à vous @Vanessa Michel d'avoir apprécié cette nouvelle, qui me tient particulièrement à cœur étant originaire des alentours du lieu. J'ai tenu en effet à donner à ces derniers jours une atmosphère "à la Maupassant", où rien ne semble pourvoir arriver de mauvais, et pourtant...
L'anecdote des lettres est effectivement peu connue, eu égard à la position géographique du bâtiment. Hasard, clin d'œil du destin ?
Il reste également, intacte, la plaque de Mme Régnier, dentiste, et lors de ma première visite du lieu la première pensée qui m'a traversé l'esprit fut "peut-être ce jour-là quelqu'un a-t-il évité une séance ici"... esprit un brin tordu, j'en conviens !
Merci également pour les précisions au sujet des notes. Je n'avais pas détaillé à ce point car ce n'était pas l'objet, mais j'ai apporté ces modifications. Je vous félicite par ailleurs de vous intéresser à cette période sombre et tragiquement captivante de notre Histoire. J'ai également la passion de l'Histoire, mais pour ma part c'est plutôt la période envoûtante et méconnue du Moyen Âge.
Bien à vous
-LGA
PS: ne vous sentez nullement obligée de supprimer votre commentaire, toute précision enrichissante est la bienvenue !
@Valérie Pison merci beaucoup pour cette excellente notation, cette nouvelle me tenant particulièrement à cœur en tant qu'enfant du pays.
Vous avez parfaitement saisi l'esprit dans lequel j'ai écrit ce récit. Un des rares que j'ai composés en prose :)
Bien à vous
-LGA
@Michel LAURENT Merci à vous pour ces étoiles au-dessus des ruines du village. En effet je ne prévoyais pas, à l'origine, la note explicative finale, c'est mon lectorat le plus jeune qui m'en a fait prendre conscience. En fait, mon intention première était de plonger le lecteur dans un village campagnard anonyme, puis de le mener par petit pas jusqu'à deviner de qui il retourne au fil de la montée de tension. Il semble que j'y sois parvenu pour ceux qui connaissent l'Histoire. Pour les autres, il reste une nouvelle avec ses défauts et ses qualités, que vous avez mentionnées.
Bien à vous
-LGA
@Kal Chitel Merci beaucoup de m'avoir lu.
Bien à vous
-LGA
Merci à vous @Wotan de vous être arrêté sur cette nouvelle, qui me tient particulièrement à cœur en tant qu'enfant de la Haute-Vienne. J'ai tenu à y rendre hommage, sans jamais les nommer (par pudeur) aux victimes de toutes origines, y compris les lorrains (l'un des deux vicaires venait de cette région). Il y a quelques années j'avais fait visiter les ruines à des amis alsaciens, également très touchés par la tragédie, bon nombre des bourreaux étant des "malgré nous."
Merci encore, bien à vous
-LGA
Enfant des pays d'Alsace et de Lorraine, je suis touché par cet épisode de notre histoire.
J'ai entendu beaucoup de témoignages de mes grands pères, mères et oncles mais cette histoire m'a bouleversé. En tant que lorrains, nous connaissons bien sûr ce drame de la guerre. D'autant que certains de nos compatriotes étaient parmi les bourreaux quand d'autres étaient les victimes.
Un village à proximité de chez moi a accolé à son nom - Oradour - en hommage aux habitants de la commune victimes du massacre. L'un des survivants du massacre, Roger Godfrin, était originaire de Charly-Oradour.
Merci beaucoup @AHUSKI, vos étoiles illuminent ce sinistre ciel d'orage.
Le fait est peu connu, effectivement, et moi-même bien que natif de la région je l'ai découvert par hasard, car le bâtiment est relativement excentré. Cynique ironie de l'Histoire, ou bien message du passé ? À chacun son idée sur la question.
Je suis heureux que vous ayez perçu l'ambiance campagnarde du récit, qui fut mon fil rouge lors de son écriture. On a bien du mal, aujourd'hui, à se la figurer...
Mais vous n'avez guère choisi, encore une fois, mon œuvre la plus réjouissante :) !
Merci encore, bien à vous
-LGA
Merci beaucoup @AUDRAS Frédéric, vous n'êtes pas le premier à me dire qu'une deuxième lecture donne une dimension supplémentaire à cette nouvelle, c'est étrange car je ne l'ai pas écrite dans ce but. Dans mon esprit, la progression devait se faire au cours du cheminement, avec l'arrivée d'éléments de plus en plus précis. Mais c'est sans doute une déformation d'enfant du pays !
En tout cas merci d'avoir apprécié cette lecture avec visualisation des lieux et des acteurs, car cela oui c'était volontaire :)
Bien à vous
-LGA
@Alhéna Skat Merci pour ces éloges, c'est en effet un hommage que j'ai voulu rendre, aussi pudiquement que possible, à tous ces malheureux. C'était bien le moins, pou rl'enfant du pays que je suis.
Bien à vous
-LGA
@Bahloul Merci beaucoup pour vos étoiles et votre commentaire. J'ai imaginé ce récit lors de mes diverses visites au village (je suis natif de la région), à partir de la plaque de Mme R. et de divers éléments oniriques tirés de mes propres songes. D'où ce mélange de réel et de fiction, qui m'a permis de décrire l'abomination de manière allégorique. Je suis heureux que cela vous ait touché, cela valide ma modeste contribution à la transmission de la mémoire de l'événement.
Bien à vous
-LGA
@Zoé Florent Merci beaucoup pour ces élogieuses étoiles, je suis heureux que ce récit, à la fois tranche de vie et témoignage, vous ait touché. C'est précisément pour ne pas plonger dans l'indicible horreur de l'événement que j'ai choisi de le raconter "par la bande", en quelque sorte, de manière onirique et allégorique. Merci pour vos compliments qui me vont droit au cœur.
Bien à vous
-LGA
@Ernesto Férié Merci beaucoup Ernesto pour ce commentaire étoilé. L'aspect poétique que vous avez ressenti me touche énormément, la poésie étant l'art où je me donne le plus (la prose me permet de m'exprimer différemment, sur des sujets se prêtant peu ou pas à la versification). Vous avez également ressenti la progression "du raisin à l'ivresse" (très belle formule) que j'ai voulu donner au récit, ne dévoilant pas de suite de quoi il s'agit pour laisser le lecteur le deviner peu à peu. Merci pour vos appréciations.
Bien à vous
-LGA
@Cristina Leg Merci Cristina pour cette notation et ce commentaire. Le rêve est parfois plus puissant que le réalité, en cela qu'il n'est jamais galvaudé. Et il est aussi plus pudique, car il montre la gravité sans la précision cruelle à laquelle serait astreint, a contrario, un historien. C'est ce que j'ai voulu montrer et vous l'avez saisi.
Au plaisir de vous relire. Bien à vous
-LGA
@galodarsac
Ma motivation, était de vous lire, et donc je n'ai pas lu le synopsis. qui est explicite par ses deux premiers mots. si je l'avais lu, peut être que...
Mais vous connaissez la chanson, "avec des si... etc...
bonne continuation.
FF
@Fernand Fallou Merci cher Fernand pour ce commentaire qui me va droit au cœur. Votre témoignage est précieux, et à vrai dire je pressentais qu'un jour je lirais cela. C'est d'ailleurs la raison, comme mentionné, de la "note de l'auteur" à la fin.
En fait, lorsque j'ai écrit ce récit, je me suis efforcé d'entretenir un certain suspens (même si ce n'est pas l'objet), avec dans l'idée de faire progresser le lecteur par de petits détails (la région, puis la rivière qui arrose le village, puis l'allusion aux événements de la veille), afin que lorsque survient le bond final de la bête, il sache de quoi il retourne. Et je gage que, pour les natifs de l'endroit comme moi, l'objectif est atteint car c'est pour nous une évidence. J'ai péché par orgueil, d'une certaine manière, en imaginant qu'il en serait de même pour tous, mais mes premiers relecteurs m'ont montré qu'il n'en est rien. Comme l'ouvrage était terminé à quelques détails près, plutôt que tout découdre j'ai préféré ajouter cette note explicative.
Peut-être effectivement devrais-je reprendre certaines parties, en tenant compte du côté non averti de bien des lecteurs. D'un autre côté, je ne voudrais pas casser non plus cette progression dont je parlais au début, et à laquelle je tiens. Véritable casse-tête ! J'y reviendrai sans doute à tête reposée, étant pour le moment sur la rédaction d'autres œuvres qui attendent depuis des lustres dans leurs cartons (j'ai cru comprendre que c'est un peu votre cas aussi, donc vous savez ce que c'est :)
Et pour finir, mon ami Fernand (ne vous privez pas de cette familiarité !) j'ai usé du "nous" majestatif dans la note finale non pas par mégalomanie ni schizophrénie (quoique...), mais parce que je voulais lui conférer une certaine solemnité. J'use de ce procédé lorsque le sujet l'exige, ou tout simplement quand j'estime devoir parler en tant qu'auteur et non simplement en tant que moi-même. Mais rassurez-vous, dans ma tête nous ne sommes qu'un seul ! :)
Avec tous mes remerciements
-LGA
Puissions-nous surtout ne pas la perdre !
Une manière subtile de nous redonner la mémoire.
@Stéphanie Lesieur Merci Stéphanie, je suis très flatté de vous avoir évoqué Maupassant, auteur que j'aime beaucoup. Le rêve est souvent source d'inspiration en ce qui me concerne, car les barrières y sautent naturellement et les histoires y sont débridées.
Bien à vous
-LGA
@galodarsac Une nouvelle que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire. Très bien écrite, dans un style qui m’a rappelé celui de Maupassant, sur une thématique bien terrible de notre Histoire. Je trouve le procédé d’écriture, qui contourne le récit historique par les péripéties d’un personnage ordinaire, très bien trouvé. Et la part onirique dit tout de l’horreur, en y ajoutant une touche fantastique et poétique. Bravo pour ce récit !!
@lamish Merci à vous Michèle pour cette pluie d'étoiles ! Votre réflexion sur ces hasards qui sauvent ou tuent est parfaitement juste, au départ je pensais d'ailleurs à la fin inverse, et puis mon incorrigible optimisme m'a fait opter pou celle-là. Et cette histoire (imaginée sur place) me tenait à cœur, étant moi-même natif de cette belle région, et même de la ville où les assassins ont planifié leur sinistre besogne...
Je mettrai bientôt en ligne une prochaine nouvelle, d'un tout autre genre, mais chut !
Bien à vous
-LGA
Merci beaucoup @Sylvie Petitmarie, votre commentaire me touche, en fait je me suis remis à écrire sérieusement il y a un an ou deux, mais quelques uns de mes poèmes ont vingt-cinq ans d'âge... et n'en sont que meilleurs, comme le bon vin ;)
Par contre mes nouvelles sont le fruit de mon âge mûr, je n'étais sans doute pas prêt auparavant... ou peut-être simplement trop flemmard !
Bien à vous
-LGA
@Bruno Guennec, merci pour toutes vos remarques, et votre notation. Le songe tient effectivement une grande place dans ce récit, comme dans d'autres que je publierai bientôt, parce que certaines choses trop horriblement réelles gagnent, à mon sens, à être sublimées par le rêve sous la plume de l'artiste (contrairement, bien entendu, à celle de l'historien).
Concernant la forme, vous me dites (et je vous en remercie car cela me va droit au cœur), que j'écris comme au 19ème siècle. Pour ma part, je considère notre langue comme un joyau que l'on doit mettre en valeur dans les écrins que sont nos œuvres. Le sujet, certes, s'y prête avec plus ou moins de bonheur, mais je suis convaincu qu'il y a toujours moyen de s'y adapter. Vous aurez probablement remarqué le contraste des styles entre le récit narré et et les dialogues des personnages: je vois cela comme un apport de la forme sur le fond - mais ce n'est bien sûr que mon point de vue.
Lire ce style chez les contemporains vous semble étrange, soit, mais rassurez-vous je ne suis pas contemporain: je navigue du moyen-âge au 19ème, je ressusciterai la ballade, le chant royal et le rondeau :) !
Bon plus sérieusement, vous ne m'avez nullement blessé, au contraire. Et j'écris comme Galo d'Arsac car Galo d'Arsac ne sait pas écrire autrement ! Mais j'entends votre remarque et je la garde dans un coin de l'esprit.
J'irai très bientôt découvrir votre "passeur", et ne manquerai pas de le commenter.
Bien à vous
-LGA
Merci beaucoup @FANNY DUMOND, je suis très flatté de ce que vous ressentiez sous ma plume l'influence des écrivains du passé, que je revendique totalement. Bien à vous
- LGA