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"Le mari avait le crâne rasé. Un dragon tatoué décorait son occiput, d’un temporal à l’autre. Je ne sais quelle étrange coquetterie l’avait poussé à épiler entièrement son corps. Son système pileux se résumait aux cils et à la fine ligne rescapée de ses sourcils. Sa peau sèche et tendue avait cet ivoire qui vient parfois au moment de la mort, et l'enveloppait à la manière d’un exosquelette. On aurait dit un long insecte, une sorte de phasme, ou encore un extraterrestre, comme il arrive qu’on les représente. Malgré moi, j’imaginai la copulation de ces deux êtres efflanqués, et il me sembla entendre s'échapper de cette chimérique étreinte le cliquetis d’une danse macabre."
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@Jérôme Lanclume. Salut ! Il me semble que vous aviez laissé un autre message auquel je n'ai pas eu le réflexe de répondre. En ce moment, mes réflexes ont la mollesse des montres daliniennes... en plus flasque. La mémoire fonctionne encore un chouia, et je crois que vous me parlâtes de ;. N'est-il . ? Merci en tout cas pour vos visites, même en kati-mini (sorte de petite voiture à pédales, généralement rose bonbec), elles me font toujours... comment disent les auteurs déjà ??? Ah oui : "chaud au coeur". Lovelove.
@Michel LAURENT. Dieu... je ne sais pas. J'apprécie immensément les travaux de Georges Devereux et par la suite, de Tobby Nathan. Je serais plutôt du côté ethnopsychiatrie. Dans notre cas, pour comprendre le Charbonnier, il faudrait se tourner vers le vodum. Je vais demander à deux Béninois (bien versé dans l'Art) de me dire ce qu'ils pensent de cette entité. Si j'ai une réponse, je vous transmettrai.
@Catarina Viti Voyant dans la nouvelle une dimension psychanalytique, pour moi le Charbonnier, c’est le gardien du jardin d’Eden, donc Dieu. Au lieu de la pomme, c’est la mangue, le fruit interdit qu’est venu voler le couple dans le verger. Et le thérapeute ne peut, dans histoire, s’en sortir aussi facilement. A l’origine, l’église rejetait la psychanalyse, Freud considérant il est vrai que la religion était une illusion psychologique. L’autorité de l’Église (et pourquoi pas aussi son ambition thérapeutique via l’exorcisme) s’en trouvait menacée. Il doit bien rester quelque chose de tout ça dans notre inconscient collectif...
Merci @Michel LAURENT pour votre impression de lecture. Il est vrai que cette expérience est difficile à classifier. (Je précise expérience, puisque cette histoire, malgré ses apparences, n'est pas inventée.) De fait, toutes les histoires réunies dans Sweet Memory ont ce côté "réalisme magique" et toutes ont été vécues ainsi. Si vous avez quelques minutes à m'offrir, j'aimerais bien connaître votre interprétation du "Charbonnier". Ce n'est vraiment pas grave si ce faisant vous révélez le contenu. Merci encore.
@Catarina Viti : le côté invisible des choses me fascine aussi, depuis toujours. Je vais voir pour ton recueil, merci pour ce conseil lecture. :)
Je compte mettre en ligne quelques textes, dont des extraits de mon dernier roman ; les vendre s'avérant le parcours du combattant autant les donner à lire ici, le but, après tout, n'est-il pas d'être lu ? Je n'en reviens toujours pas du nombre de lectures pour Gemini alors que j'ai été absente 10 ans…
À très bientôt, bises !
@Marie Fontaine : ça me fait un si grand plaisir de te revoir ici ! Merci d'avoir lu ce petit texte. Le côté invisible des choses me fascine. Si tu es intéressée, c'est un peu le propos transversal des textes réunis dans "Sweet Memory". Dans le style, ici, tu as "L'homme et l'Esprit Poisson" avec comme point commun les Antilles. Je t'embrasse très fort ! Penses-tu présenter ici ton dernier roman ? Merci pour ta visite. Lovelove, darling !
@LAULAULA. Hou-là... tu sais que tu me travailles les méninges avec GGM ? Je n'ai jamais prêté attention à cette affaire de réalisme magique dans mes écrits. Tu es la première lectrice à le pointer. Je n'y ai jamais prêté attention, parce que, pour moi, la vie a toujours été comme ça. Avec ma mère à moitié folle, ma solitude d'enfant, la nature comme unique compagne de jeu.
Je te remercie un million de fois, car tu viens de me faire un immense cadeau en me révélant cet aspect. C'est peut-être là ma différence, ce que je dois offrir à mes semblables à travers l'écriture. Je t'embrasse.
@sylvestre EVRARD vous avez mille fois raison !
quel ennui
Merci @AHUSKI. Si l'histoire semble vraie, c'est qu'elle l'est. Et de me demandez pas le pourquoi du comment ! "L'homme et l'esprit poisson" aussi est archi-vraie. Le mystère existe.
Merci @ganax, et pour votre lecture et pour votre commentaire.
C’est le propre du texte court (éventuellement « nouvelle », ce que ces textes ne sont pas, car je suis bien incapable d’écrire une nouvelle) que de sortir le lecteur de sa « zone de confort ». Il paraît d’ailleurs, que le genre s’essouffle de nos jours, faute de lecteurs, parce qu’une succession de textes courts obligent le lecteur à changer constamment son point de vue, et mobilise trop ses capacités d’attention et d’adaptation. D'où l'engouement pour les gros bouquins et les séries. Une fois qu'on est installé, plus d'effort à fournir. Ce n'est pas moi qui l'affirme (je n'oserais pas), mais William Marx.
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Désolée pour la fin, mais je vous le confesse, je ne me suis pas trop cassé la nénette pour les scénarios du recueil de textes « Sweet Memory » : j’ai juste collé au réel. Eh oui. Au réel. Stupéfiant, isn't it ?
Bonjour @A.P. Gounon, je découvre à l'instant votre commentaire. Merci pour Lovecraft ! Je suis bien d'accord avec vous : nous ne devrions jamais oublier le mystère et le sacré... C'est la part dont notre société s'est amputée, et dont le manque nous rend, nous les deux pattes, de plus en plus petits, dans des costumes de plus en plus grands.
@Sophie Etallak, merci pour votre lecture. (Je viens de découvrir votre commentaire.)
@Catarina Viti Le crescendo d'immersion dans l'horreur est allé presque à trop vive allure pour ma nature qui n'aime pas sortir de sa zone de confort.
Pourtant, je m'y suis accroché gràce à vos images et vos tournures de phrase qui m'ont donné envie d'aller au bout de ce rodéo émotionel.
Mais j'aurais aimé attérir sur un autre dénouement.
Merci, @Agnès Fayad !
Merci @Sylvie Aditi. Je n'ai rien inventé. Les choses se sont passées exactement comme je les relate. Ce sont des souvenirs de cure, quand j'avais mon cabinet d'acupunture Traditionnelle chinoise.
La vérité est que la réalité ne nous appartient pas, que nous ne connaissons du monde (des mondes ?) que l'idée que nous nous en faisons. La vie est infiniment plus riche que les fablounettes que nous nous racontons. Et, par certains côtés, elle peut être EFFRAYAAAAANTE !
Merci encore.
@Lila L, vous êtes une coquine.
@Gilbert Bahaus. Merci et, grand Dieu, je ne prends pas cela pour une flatterie. "Sweet Memory" est une étape. Une expérience assez mystérieuse, car, je vous prie de me croire, je n'ai aucun souvenir de l'avoir écrit. Pourtant, c'est bien mézigue qui s'est envoyé le taf !
Redevenons sérieux : chaque texte est une étape et l'écriture, un long parcours. Et chaque nouvelle étape un suspens total. C'est un peu comme ouvrir une nouvelle voie pour un alpiniste. Personne ne peut savoir (et pas plus l'alpiniste) si son intuition de la montagne est bonne, et si elle le mènera vers un quelconque sommet. Ou juste quelque part. Ou, en un certain moment, devant un toit infranchissable, et plouf ! dans le vide avec les oiseaux.
En ce moment, comme on dit entre Marseille et Toulon : "je me demande" où me conduisent mes deux chantiers actuels (l'un m'entraîne loin de ma base, l'autre me presse le nez contre la paroi) et je vous avoue tout net que j'ai parfois les foies blancs.
Merci pour les encouragements.
@Hildegarde Pouffe. Vous n'êtes pas sans savoir que de poulettes, je n'ai plus. Le goupil les a liquidées... aussi je ne guide rien ni personne tant que Ginger et Rosalie (noms des poulettes à venir) n'auront pas rejoint ma tribu. Actuellement, je pédale dans le vide. Et puisque nous confidençons (on the rocks), (je trouve que ça rime avec "glaçons"), je vous avoue que je me demande bien comment passer d'Irène à Toni (le héros de "La nuit n'est pas l'avenir")... la quequadratuture du zergle, dirait Bergzòn.
@Annie Pic. Bonjour Annie. Ce texte séparé de son contexte perd son sens. Je vais l'enlever, et regarder si un autre, appartenant au même roman, peut vivre pleinement en dehors du contexte.
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Je suis en train de lire votre "Ultime vision". Il va me falloir quelques jours, car je ne dispose pas de beaucoup de temps pour la lecture (encore moins sur écran).
Bonjour Catarina Viti,
Dès le début, votre nouvelle aux accents fantastiques ne manque pas d'originalité. Mais dans son développement, j'aurais tendance à suivre Hildegarde Pouffe dans sa réflexion. La situation entre le réel et l'irréel présuppose ce qui est ou n'est pas ? À mon avis, laisser planer une correspondance entre les protagonistes jusqu'au non aboutissement de la vision, révèlerait une exigence plus éclairante. En d'autres termes, oublier de conclure. Bien entendu, cela n'enlève rien au talent de votre plume.
Avec ma complicité d'autrice. Annie
@Hildegarde Pouffe. La séparation, c'est LE problème. (Je ne nie pas que ce texte - et les autres - pourraient être mieux écrits, vous me connaissez et depuis assez longtemps pour savoir que je ne recule jamais ni devant la critique ni devant l'effort, mes seules limites étant précisément mes limites... que je ne parviens pas à franchir). Il est certain que si le but de ce texte, sa destination, étaient l'effroi du lecteur, nous passerions certainement à côté de quelque chose (j'aurais sans doute trouvé un final laissant à penser que le "charbonnier" était caché sous votre lit, mais il est un fait, et je ne cherche pas à me défiler, que le but de Sweet Memory n'est pas celui-ci, pas du tout, à des milliers d'années lumière. Sweet Memory est un livre sur l'Initiation (ceux qui réussissent leur examen de passage et ceux qui se vautrent minablement pour des raisons variées, comme, par exemple, et en l'occurrence, ignorer le sens du Sacré).
Mais de grâce continuez za me lire et châââââtiez ! Châââââtillez donc ! Que Diable ! A quoi cela servirerait-il de venir se prélasser dans ces parages... Ecrivons-t-on pour être lus ? ou pour être lus, Lulu ?
Revenez quand vous voulez et, comme on dit sur le site siteux monbetsel.#com. : "venez comme vous êtes".
PS : merci
@Hildegarde Pouffe. Chère amie, comme disait le cousin de mon beau-frère : "Qui aime bien châtre bien". Voilà, c'est fait. Aïe. Ouille.
Mes écrits se suivent et ne se ressemblent pas, et pour cause : je cherche. "Le baiser d'Irène" est une expérience récente dans laquelle, j'ai testé énormément d'hypothèses. Ce texte-ci, à l'inverse du "Baiser", vient d'un contexte précis (celui de "Sweet Memory"), il ne peut donc revêtir plus d'importance qu'un élément en a dans un système, ce qui est une explication à cette fin qui se dissout dans l'imaginaire.
Je fais prendre un risque à ces textes en les "déracinant" pour en exposer certains, celui de perdre le sens général du roman, mais qui s'en soucie de nos jours où tout n'est (et surtout ne doit être) qu'entertainment (dixit).
Une amie ayant été témouine de l'avancement en écriture de Sweet Mem' m'a suggéré d'écrire un livre pour expliquer le sens caché de Sweet Mem'. C'est une idée (ma copine est fertile), mais je me tâte à tâtons.
Enfin, brèfle, vous avez exprimé votre impression et cela est bien, car, figurez-vous, chère mâdâme que les commentaires sont fait pour cela : s'exprimer et non tortiller du wg2#(...) ù^£ve dr&***.
Bien l'bonjour chez vousse.