Le voleur de fruits sacrés

27 pages de Catarina Viti
Le voleur de fruits sacrés Catarina Viti
Synopsis

15 minutes de lecture
*
"Le mari avait le crâne rasé. Un dragon tatoué décorait son occiput, d’un temporal à l’autre. Je ne sais quelle étrange coquetterie l’avait poussé à épiler entièrement son corps. Son système pileux se résumait aux cils et à la fine ligne rescapée de ses sourcils. Sa peau sèche et tendue avait cet ivoire qui vient parfois au moment de la mort, et l'enveloppait à la manière d’un exosquelette. On aurait dit un long insecte, une sorte de phasme, ou encore un extraterrestre, comme il arrive qu’on les représente. Malgré moi, j’imaginai la copulation de ces deux êtres efflanqués, et il me sembla entendre s'échapper de cette chimérique étreinte le cliquetis d’une danse macabre."

Publié le 23 Août 2022

Les statistiques du livre

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23 commentaires , 12 notes
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@Jérôme Lanclume. Salut ! Il me semble que vous aviez laissé un autre message auquel je n'ai pas eu le réflexe de répondre. En ce moment, mes réflexes ont la mollesse des montres daliniennes... en plus flasque. La mémoire fonctionne encore un chouia, et je crois que vous me parlâtes de ;. N'est-il . ? Merci en tout cas pour vos visites, même en kati-mini (sorte de petite voiture à pédales, généralement rose bonbec), elles me font toujours... comment disent les auteurs déjà ??? Ah oui : "chaud au coeur". Lovelove.

Publié le 08 Septembre 2024
3
@
Publié le 28 Août 2024

@Michel LAURENT. Dieu... je ne sais pas. J'apprécie immensément les travaux de Georges Devereux et par la suite, de Tobby Nathan. Je serais plutôt du côté ethnopsychiatrie. Dans notre cas, pour comprendre le Charbonnier, il faudrait se tourner vers le vodum. Je vais demander à deux Béninois (bien versé dans l'Art) de me dire ce qu'ils pensent de cette entité. Si j'ai une réponse, je vous transmettrai.

Publié le 02 Juillet 2024

@Catarina Viti Voyant dans la nouvelle une dimension psychanalytique, pour moi le Charbonnier, c’est le gardien du jardin d’Eden, donc Dieu. Au lieu de la pomme, c’est la mangue, le fruit interdit qu’est venu voler le couple dans le verger. Et le thérapeute ne peut, dans histoire, s’en sortir aussi facilement. A l’origine, l’église rejetait la psychanalyse, Freud considérant il est vrai que la religion était une illusion psychologique. L’autorité de l’Église (et pourquoi pas aussi son ambition thérapeutique via l’exorcisme) s’en trouvait menacée. Il doit bien rester quelque chose de tout ça dans notre inconscient collectif...

Publié le 02 Juillet 2024

Merci @Michel LAURENT pour votre impression de lecture. Il est vrai que cette expérience est difficile à classifier. (Je précise expérience, puisque cette histoire, malgré ses apparences, n'est pas inventée.) De fait, toutes les histoires réunies dans Sweet Memory ont ce côté "réalisme magique" et toutes ont été vécues ainsi. Si vous avez quelques minutes à m'offrir, j'aimerais bien connaître votre interprétation du "Charbonnier". Ce n'est vraiment pas grave si ce faisant vous révélez le contenu. Merci encore.

Publié le 02 Juillet 2024
3
@Catarina Viti Très belle nouvelle, profonde et d’une écriture chirurgicale par sa précision. Mais, curieusement, je ne suis pas sûr d’avoir vécu, avec cette lecture, la même aventure que celle dont parle plusieurs commentateurs. Je n’y ai vu nul fantastique, ni vision terrifiante ou angoissante. J’y ai vécu une séance d’hypnose : je regardais se tisser habilement les fils d’une intrigue symbolique, entre un exercice d’exorcisme et de psychanalyse freudienne, en dépit de l’antinomie apparente entre ces deux disciplines, la première visant à chasser des forces extérieures maléfiques tandis que l’autre cherche à faire émerger l’inconscient refoulé. La figure d’autorité de la thérapeute qui guide le couple dans la dynamique de transfert, relie pour moi, dans le récit, les deux approches, le surnaturel venant ainsi se mêler à l'exploration des profondeurs de l'inconscient. Je ne vais pas spoiler la chute, chacun pouvant avoir son interprétation, si interprétation il doit y avoir, de la figure du Charbonnier... Bravo pour ce très bel exercice, d’une grande originalité et qui stimule aussi l'imagination du lecteur.
Publié le 01 Juillet 2024

@Catarina Viti : le côté invisible des choses me fascine aussi, depuis toujours. Je vais voir pour ton recueil, merci pour ce conseil lecture. :)
Je compte mettre en ligne quelques textes, dont des extraits de mon dernier roman ; les vendre s'avérant le parcours du combattant autant les donner à lire ici, le but, après tout, n'est-il pas d'être lu ? Je n'en reviens toujours pas du nombre de lectures pour Gemini alors que j'ai été absente 10 ans…
À très bientôt, bises !

Publié le 01 Avril 2024

@Marie Fontaine : ça me fait un si grand plaisir de te revoir ici ! Merci d'avoir lu ce petit texte. Le côté invisible des choses me fascine. Si tu es intéressée, c'est un peu le propos transversal des textes réunis dans "Sweet Memory". Dans le style, ici, tu as "L'homme et l'Esprit Poisson" avec comme point commun les Antilles. Je t'embrasse très fort ! Penses-tu présenter ici ton dernier roman ? Merci pour ta visite. Lovelove, darling !

Publié le 01 Avril 2024
3
Moi aussi, j'ai tout d'abord été attirée par le titre. Ensuite j'ai été charmée par le déroulé de l'histoire, procédant par touches discrètes pour captiver l'attention du lecteur et l'amener au-delà du réel, au-delà de notre monde qui œuvre depuis la nuit des temps à sombrer dans le banal-normal… Merci à l'auteur de rallumer la fragile étincelle du mystère et du sacré en partageant avec nous ces manifestations de la magie dans le quotidien, peu importe que l'on y croie ou pas.
Publié le 01 Avril 2024

@LAULAULA. Hou-là... tu sais que tu me travailles les méninges avec GGM ? Je n'ai jamais prêté attention à cette affaire de réalisme magique dans mes écrits. Tu es la première lectrice à le pointer. Je n'y ai jamais prêté attention, parce que, pour moi, la vie a toujours été comme ça. Avec ma mère à moitié folle, ma solitude d'enfant, la nature comme unique compagne de jeu.
Je te remercie un million de fois, car tu viens de me faire un immense cadeau en me révélant cet aspect. C'est peut-être là ma différence, ce que je dois offrir à mes semblables à travers l'écriture. Je t'embrasse.

Publié le 04 Décembre 2023
3
C'est tout d'abord le titre qui a retenu mon attention. Prometteur, le style de la nouvelle ne le fait pas mentir, bien au contraire. C'est une histoire évolutive. J'aime son début qui efface le narrateur pour donner la part belle au personnage. Puis il évolue. C'est un peu comme une très belle couleuvre qui glisse, glisse, ses couleurs chatoyantes entre les pierres et qui nous surprend par sa vivacité à prendre toujours le chemin que l'on n'aurait pas imaginé possible. Que l'histoire soit vraie, eh bien, ça m'en bouche un coin. On est en plein dans le réalisme magique cher à Gabriel Garcia Marquez et c'est à la fois étonnant, dérangeant et effrayant, mais toujours si bien écrit...
Publié le 01 Décembre 2023

@sylvestre EVRARD vous avez mille fois raison !

Publié le 30 Novembre 2023

quel ennui

Publié le 29 Novembre 2023
3
@Catarina Viti. Mon virus actuel pour la lecture n'exclue pas mon sens critique qui reste intact! Le soleil a fini par sécher les flaques de pluie. Tant mieux. Bonne journée à Vous Catarina!
Publié le 13 Novembre 2023

Merci @AHUSKI. Si l'histoire semble vraie, c'est qu'elle l'est. Et de me demandez pas le pourquoi du comment ! "L'homme et l'esprit poisson" aussi est archi-vraie. Le mystère existe.

Publié le 29 Août 2023
3
Alors là, bravo ! J'ai été happée par cette histoire qui semble vraie de bout en bout, malgré son aspect extra ordinaire. Même si elle est inspirée d'une véritable expérience, le style en reste excellent. Bravo encore.
Publié le 28 Août 2023

Merci @ganax, et pour votre lecture et pour votre commentaire.
C’est le propre du texte court (éventuellement « nouvelle », ce que ces textes ne sont pas, car je suis bien incapable d’écrire une nouvelle) que de sortir le lecteur de sa « zone de confort ». Il paraît d’ailleurs, que le genre s’essouffle de nos jours, faute de lecteurs, parce qu’une succession de textes courts obligent le lecteur à changer constamment son point de vue, et mobilise trop ses capacités d’attention et d’adaptation. D'où l'engouement pour les gros bouquins et les séries. Une fois qu'on est installé, plus d'effort à fournir. Ce n'est pas moi qui l'affirme (je n'oserais pas), mais William Marx.
*
Désolée pour la fin, mais je vous le confesse, je ne me suis pas trop cassé la nénette pour les scénarios du recueil de textes « Sweet Memory » : j’ai juste collé au réel. Eh oui. Au réel. Stupéfiant, isn't it ?

Publié le 13 Août 2023

Bonjour @A.P. Gounon, je découvre à l'instant votre commentaire. Merci pour Lovecraft ! Je suis bien d'accord avec vous : nous ne devrions jamais oublier le mystère et le sacré... C'est la part dont notre société s'est amputée, et dont le manque nous rend, nous les deux pattes, de plus en plus petits, dans des costumes de plus en plus grands.

Publié le 13 Août 2023

@Sophie Etallak, merci pour votre lecture. (Je viens de découvrir votre commentaire.)

Publié le 13 Août 2023

@Catarina Viti Le crescendo d'immersion dans l'horreur est allé presque à trop vive allure pour ma nature qui n'aime pas sortir de sa zone de confort.
Pourtant, je m'y suis accroché gràce à vos images et vos tournures de phrase qui m'ont donné envie d'aller au bout de ce rodéo émotionel.
Mais j'aurais aimé attérir sur un autre dénouement.

Publié le 12 Août 2023
3
@Catarina Viti Bonjour Catarina. Le titre,beau et mystérieux, de votre nouvelle m'a attirée. Et j'ai été bluffée. Le style est parfait et le talent saute aux yeux : vous recréez une atmosphère digne de Lovecraft, la description des personnages est époustouflante. Mais surtout vous nous rappelez que nous ne devons pas oublier le mystère et le sacré dans un monde qui ne se soucie que de politique et d'économie... merci. Anne
Publié le 18 Juillet 2023
1.8
Pas mal.
Publié le 14 Juillet 2023

Merci, @Agnès Fayad !

Publié le 27 Juin 2023
3
Une histoire bien écrite, bien ficelée qui tient en haleine. J'ai beaucoup aimé.
Publié le 26 Juin 2023

Merci @Sylvie Aditi. Je n'ai rien inventé. Les choses se sont passées exactement comme je les relate. Ce sont des souvenirs de cure, quand j'avais mon cabinet d'acupunture Traditionnelle chinoise.
La vérité est que la réalité ne nous appartient pas, que nous ne connaissons du monde (des mondes ?) que l'idée que nous nous en faisons. La vie est infiniment plus riche que les fablounettes que nous nous racontons. Et, par certains côtés, elle peut être EFFRAYAAAAANTE !
Merci encore.

Publié le 22 Juin 2023
3
Cette histoire surprenante, insolite m'a happée et je l'ai lue avec avidité, interpellée par cette intrigue aux accents Lovecraftiens et avec un suspense savamment tissé qui nous tient en haleine. Mais le dénouement n'est pas sans une bonne dose d'humour qui vient en point d'orgue nous ramener à une réalité plus triviale. Il n'empêche qu'il faut vénérer les ancêtres et respecter les rites si l'on ne veut pas se retrouver possédé par le démon, foi de charbonnier ! Bref, j'ai bien ri et j'ai apprécié ce récit fantastique, à l'humour décalé.
Publié le 21 Juin 2023

@Lila L, vous êtes une coquine.

Publié le 14 Septembre 2022
3
Quand on aime, on ne se lasse pas.
Publié le 14 Septembre 2022

@Gilbert Bahaus. Merci et, grand Dieu, je ne prends pas cela pour une flatterie. "Sweet Memory" est une étape. Une expérience assez mystérieuse, car, je vous prie de me croire, je n'ai aucun souvenir de l'avoir écrit. Pourtant, c'est bien mézigue qui s'est envoyé le taf !
Redevenons sérieux : chaque texte est une étape et l'écriture, un long parcours. Et chaque nouvelle étape un suspens total. C'est un peu comme ouvrir une nouvelle voie pour un alpiniste. Personne ne peut savoir (et pas plus l'alpiniste) si son intuition de la montagne est bonne, et si elle le mènera vers un quelconque sommet. Ou juste quelque part. Ou, en un certain moment, devant un toit infranchissable, et plouf ! dans le vide avec les oiseaux.
En ce moment, comme on dit entre Marseille et Toulon : "je me demande" où me conduisent mes deux chantiers actuels (l'un m'entraîne loin de ma base, l'autre me presse le nez contre la paroi) et je vous avoue tout net que j'ai parfois les foies blancs.
Merci pour les encouragements.

Publié le 29 Août 2022

@Hildegarde Pouffe. Vous n'êtes pas sans savoir que de poulettes, je n'ai plus. Le goupil les a liquidées... aussi je ne guide rien ni personne tant que Ginger et Rosalie (noms des poulettes à venir) n'auront pas rejoint ma tribu. Actuellement, je pédale dans le vide. Et puisque nous confidençons (on the rocks), (je trouve que ça rime avec "glaçons"), je vous avoue que je me demande bien comment passer d'Irène à Toni (le héros de "La nuit n'est pas l'avenir")... la quequadratuture du zergle, dirait Bergzòn.

Publié le 24 Août 2022

@Annie Pic. Bonjour Annie. Ce texte séparé de son contexte perd son sens. Je vais l'enlever, et regarder si un autre, appartenant au même roman, peut vivre pleinement en dehors du contexte.
*
Je suis en train de lire votre "Ultime vision". Il va me falloir quelques jours, car je ne dispose pas de beaucoup de temps pour la lecture (encore moins sur écran).

Publié le 24 Août 2022
3
Pardon pour l'oubli.
Publié le 24 Août 2022

Bonjour Catarina Viti,
Dès le début, votre nouvelle aux accents fantastiques ne manque pas d'originalité. Mais dans son développement, j'aurais tendance à suivre Hildegarde Pouffe dans sa réflexion. La situation entre le réel et l'irréel présuppose ce qui est ou n'est pas ? À mon avis, laisser planer une correspondance entre les protagonistes jusqu'au non aboutissement de la vision, révèlerait une exigence plus éclairante. En d'autres termes, oublier de conclure. Bien entendu, cela n'enlève rien au talent de votre plume.
Avec ma complicité d'autrice. Annie

Publié le 24 Août 2022

@Hildegarde Pouffe. La séparation, c'est LE problème. (Je ne nie pas que ce texte - et les autres - pourraient être mieux écrits, vous me connaissez et depuis assez longtemps pour savoir que je ne recule jamais ni devant la critique ni devant l'effort, mes seules limites étant précisément mes limites... que je ne parviens pas à franchir). Il est certain que si le but de ce texte, sa destination, étaient l'effroi du lecteur, nous passerions certainement à côté de quelque chose (j'aurais sans doute trouvé un final laissant à penser que le "charbonnier" était caché sous votre lit, mais il est un fait, et je ne cherche pas à me défiler, que le but de Sweet Memory n'est pas celui-ci, pas du tout, à des milliers d'années lumière. Sweet Memory est un livre sur l'Initiation (ceux qui réussissent leur examen de passage et ceux qui se vautrent minablement pour des raisons variées, comme, par exemple, et en l'occurrence, ignorer le sens du Sacré).
Mais de grâce continuez za me lire et châââââtiez ! Châââââtillez donc ! Que Diable ! A quoi cela servirerait-il de venir se prélasser dans ces parages... Ecrivons-t-on pour être lus ? ou pour être lus, Lulu ?
Revenez quand vous voulez et, comme on dit sur le site siteux monbetsel.#com. : "venez comme vous êtes".
PS : merci

Publié le 24 Août 2022

@Hildegarde Pouffe. Chère amie, comme disait le cousin de mon beau-frère : "Qui aime bien châtre bien". Voilà, c'est fait. Aïe. Ouille.
Mes écrits se suivent et ne se ressemblent pas, et pour cause : je cherche. "Le baiser d'Irène" est une expérience récente dans laquelle, j'ai testé énormément d'hypothèses. Ce texte-ci, à l'inverse du "Baiser", vient d'un contexte précis (celui de "Sweet Memory"), il ne peut donc revêtir plus d'importance qu'un élément en a dans un système, ce qui est une explication à cette fin qui se dissout dans l'imaginaire.
Je fais prendre un risque à ces textes en les "déracinant" pour en exposer certains, celui de perdre le sens général du roman, mais qui s'en soucie de nos jours où tout n'est (et surtout ne doit être) qu'entertainment (dixit).
Une amie ayant été témouine de l'avancement en écriture de Sweet Mem' m'a suggéré d'écrire un livre pour expliquer le sens caché de Sweet Mem'. C'est une idée (ma copine est fertile), mais je me tâte à tâtons.
Enfin, brèfle, vous avez exprimé votre impression et cela est bien, car, figurez-vous, chère mâdâme que les commentaires sont fait pour cela : s'exprimer et non tortiller du wg2#(...) ù^£ve dr&***.
Bien l'bonjour chez vousse.

Publié le 24 Août 2022