Bonjour @Michel LAURENT. “Des gens de rien… ou de si peu”, titre bien trouvé qui pourrait faire office de synopsis laconique ;-). Car il s’agit bien d’eux, dont tu parles, ces gens de rien que nous croisons par milliers en les imaginant sans intérêt, neutres, incapables de réflexions. /// Ces vies faites de non-choix, ou de choix si restreints, me filent le spleen, car comment s’exprimer, s’élever, se montrer créatif, quand la vie lessive inlassablement et que la pression financière est constante ? Que les sentiments, cette unique bouée de sauvetage, sont avalés par cet ogre ? L’expérience avec le voisin en est la parfaite démonstration, je trouve. Cette opportunité qui se présente à Nina, elle la remarque vite, imagine satisfaire sa passion grâce à lui, mais l’attitude intéressée d’Éric sème le trouble, entache un rêve qui bien vite se fait la malle, avalé par la déception et digéré par l’ogre, encore… Une tragédie de plus, ignorée de tous. Et Nina qui doit faire avec, seule, car Pierre aussi a été avalé puis digéré. Et puis c’est un homme incapable de s’exprimer, comme il y en a tant ! Nina, seule comme sa mère avant elle. Sa mère qui a su trancher, vaincue… Quelle tragédie ! /// Le style colle bien au récit. Comme le ton neutre qui accentue le malaise. Tu as su rester sobre, ne pas en rajouter, ce qui est tentant lorsque l’on aborde des sujets qui tiennent à cœur, tel le lent massacre d’une toute jeune fille hypersensible et rêveuse. Merci pour ce partage émouvant de réalisme et bon dimanche, Michèle
Publié le 21 Janvier 2024