« Les victimes à peine au bord de l’ouverture disparaissaient comme une goutte d’eau sur une plaque rougie,et une fumée montait dans la grande couleur écarlate. Cependant l’appétit du Dieu ne s’apaisait pas. Il en voulait toujours. Afin de lui en fournir davantage , on les empila sur ses mains avec une grosse chaîne par-dessus ,qui les retenait. Cela dura longtemps, indéfiniment jusqu’au soir. Puis les parois prirent un éclat plus sombre. Alors on aperçut des chairs qui brûlaient. Quelques uns même croyaient reconnaître des cheveux, des membres, des corps entiers. (...) Le bûcher, sans flamme à présent,faisait une pyramide de charbons jusqu’à ses genoux ; complètement rouge comme un géant tout couvert de sang , il semblait,avec sa tête qui se renversait,chanceler sous le poids de son ivresse. »
Salammbô Moloch ch 13
Cher@Fernand Fallou Je ne saurais dire pourquoi, mais la lecture de votre roman m’a immédiatement remis en mémoire ces quelques lignes de Flaubert. Difficile en effet de parler de l’horreur des Camps. Vous y arrivez à la fois avec puissance et délicatesse. Votre compassion pour toutes les victimes de cette folie lucide et organisée se ressent à chaque instant.
Comme d’habitude, votre récit m’attrape dès les premières lignes et je le suis, toujours curieuse de savoir jusqu’où il va m’emmener. Mêler alchimie et histoire comme si cela était évident, fallait oser ! Tous vos mots sont importants et les actions s’enchaînent parfaitement. Vos personnages sont humains dans leur force, leur faiblesse et leurs paradoxes.Je vous offre ces cinq étoiles. Je sais que vous aurez à cœur de les partager avec ceux qui furent abandonnés par leur bonne étoile dans la nuit et le brouillard.
Merci Bisous Merci
Publié le 01 Juin 2020