Des dizaines de livres à lire en ligne, d’autofiction ou de biographies romancées, sur internet ou en téléchargement.
Raconter sa vie ou découvrir la vie d’autrui de manière précise et en détails, peut être parfois ennuyeux ou lassant, si ce destin n’est pas exceptionnel. C’est pourquoi l’autofiction est un genre littéraire plus pimenté, qui conte la mémoire dominante de la vie d’un auteur, sous une forme déguisée. Lire en ligne une autofiction, c’est accepter les conventions d’un style qui déroge aux règles de l’autobiographie, dans le sens ou le récit peut dévier de la propre vie de l’auteur, stricto sensu. Les faits, les lieux, les événements, l’environnement peuvent varier, mais l’inconscient de l’auteur parle. Lire un livre d’autofiction, c’est lire la quête identitaire d’un personnage, à travers un auteur, qui se transpose dans des situations qu’il aurait pu vivre, sans les avoir vécues dans la réalité. Ces mêmes situations fictionnelles, amènent un récit du « soi » ou du « je », qui est conforme à la manière dont l’auteur se serait conduit ou comporté dans la vraie vie.
Qu’est ce qu’un livre d’autofiction ? Lire et écrire un livre d’autofiction.
L'autofiction, c’est se raconter, c’est déjouer et se rire du « Je ». C’est se montrer en se cachant. Se remémorer en inventant. C’est écrire sur soi, en laissant libre jeu à son inconscient. L’autofiction, c’est utiliser la fiction pour se définir, se comprendre, et d’une certaine manière se psychanalyser. L'autofiction pourrait être considérée comme une autobiographie de l'inconscient, où le moi est abandonné, pour laisser toute sa place au « ça ».
Le genre « autofiction » et de la biographie romancée : les auteurs qui l’incarnent.
Annie Ernaux, célèbre, car lauréate de nombreux prix littéraires, et surveillée de près par la critique, incarne et interprète sans doute parfaitement le genre de l’autofiction. Elle essaie d’échapper à l’ « ennui » du récit de l’individualité. En redéfinissant le périmètre de l’autobiographie, elle déclare en substance que le « je » et le « moi », n’existent que par un environnement, les autres, l’histoire, la loi… Le « Je », qu’elle manie dans ses récits est presque une forme impersonnelle, plus une parole de « l'autre » qu'une parole de « moi », déclare-t -elle, en substance.
Christine Angot, par ses écrits provocants, lancera le style de l’auto-fiction comme un genre littéraire dominant dans les maisons d’édition. Elle ouvrira la voie à Catherine Millet, Justine Lévy, Nicolas Fargues, Camille Laurens. En les influençant, en leur ouvrant la voie, elle créera même un phénomène de mode en littérature.
En 1998, Christine Angot a publié un livre intitulé Sujet Angot, un roman autofictionnel. Le personnage principal porte le nom de l’auteur. Mais le texte est raconté par son ex-mari Claude, et le livre présenté comme un roman. Angot en est l’auteur, décrite par un monologue de son mari. Mais elle dirige la narration. Intime, universel, personnel, impudique, autobiographique, ce récit trouble par sa complexité, laissant le langage vivre son aventure. Une forme vibrante et troublante de l’autofiction.
Qui a baptisé le genre littéraire « auto-fiction » ?
Sans avoir inventé le genre, Serge Doubrovsky l’a baptisé. Il considère que « l’autofiction est une manière de confier le langage d’une aventure personnelle à l’aventure d’un langage en liberté ». La fiction devient ici l’outil affiché d’une quête identitaire, notamment à travers la psychanalyse. Colette aurait été la première écrivaine représentante du genre autofiction.
Lire des livres d’autofiction, c’est lire un nouveau genre de littérature.
L’autofiction se présente comme un genre littéraire ouvert, libre et, vivant et résolument contemporain. Une vraie forme de littérature. C’est pour l’auteur, un refus de l'autobiographie et des pièges de la transparence. L’autofiction remet en question une dimension de la littérature, celle de la réalité, de la vérité, de la fiction. La littérature de l’autofiction redéfinit la notion de « mémoire », en autorisant l’invention dans la langue, des constructions de récits nouveaux, plus libres, moins contraignants.
Pourquoi écrire un livre sous le genre littéraire de l’autofiction ?
L'autofiction, en modifiant le nom d’un personnage devient une stratégie auto-censurante de l’autobiographie, qui ne s’affiche plus comme telle. La charge affective est ainsi évacuée. La souffrance et la révolte du héros sont transposées sur un soi-disant personnage de fiction, ce qui le rend sans doute plus acceptable. Mais l’autofiction est souvent définie par une liberté d'écriture, une manière d’échapper aux styles littéraires. Il est évident que cette opposition de forme implique aussi des différences de contenu. La forme influe sur le fond.
Quelques auteurs d’autofiction, auto fictifs, ou autofictionnalistes
Catherine Cusset, Christine Angot, Serge Doubrovsky, Marguerite Duras, Annie Ernaux, Camille Laurens, Alain Robbe-Grillet, Albertine Sarrazin, Paul Nizon, Hervé Guibert
Ecrire un livre d’autofiction, publier un livre d’autofiction : 4 Conseils en or
1/ Déterminer la raison pour laquelle vous arbitrez entre l’autobiographie et l’autofiction : souffrance, distance, messages universels ou spécifiques à délivrer.
2/ Ecrire une autofiction, c’est d’abord écrire. Le style et la construction sont essentiels. Même si l’autofiction offre une liberté de style, il doit être maitrisé et canalisé. L’objectif est d’être lu, d’être partagé.
3/ Choisir son mode d’expression : 1ere personne, 3ème personne omnisciente. Distinguer le narrateur de l’auteur, du héros. Tout dépend de la distance que l’auteur souhaite mettre entre lui, son message et éventuellement ses souffrances.
4/ Avoir conscience de la portée de ses écrits. Quelle que soit la forme, c’est in fine une forme d’autobiographie
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